LA STRATÉGIE DE BASSIN MARITIME DES ANTILLES La stratégie nationale pour la mer et le littoral a été adoptée par décret en février 2017. Elle définit la politique maritime de la France, qui dispose du deuxième espace maritime mondial avec plus de 10 millions de km². Cette stratégie connaît unedéclinaison locale à l’échelle du bassin Antilles avec la publication en juin2021 du document stratégique de bassin maritime des Antilles.1 Concernant le volet pêche et aquaculture, cette étude dresse le constat d’une population antillaise qui consomme beaucoup de produits de la mer, mais dont la grande majorité (80 %) est importée. Ceci s’explique par l’insuffisance de la structuration de la filière :faible organisation des points de commercialisation qui privilégie la vente directe, mr l’état et la gestion desde connaissances suanque ressources, pêche côtière prédominante en raison de navires peu adaptés à la pêche au large, etc. Fort de ce constat, la stratégie décrit les voies et moyens de pallier ces insuffisances, parmi lesquels : améliorer la connaissance du milieu marin, gérer les ressources, former les marins, stimuler la pêche de loisir, promouvoir la pêche durable. 3.2 L’AQUACULTURE Depuis le début des années 80, deux types d’aquaculture coexistent en Martinique : l’aquaculture d’eau douce et l’aquaculture marine. Toutefois, en eau douce comme dans le milieu marin, la filière, confrontée à de nombreux obstacles, peine à émerger. Ces contraintes sont économiques (os, ompétition avec les exploitations agricoles pour l’occupation des surfaces, augmentation des importations en provenance d’Asie, etc.), sanitaires (pollution des eaux, pathologies virales affectant les écloseries, etc.), et techniques (tempêtes, cyclones, sargasses, etc.). 3.2.1 L’aquaculture marine loin de ses objectifs La Martinique s’est dotée en 2012 d’un Schéma régional de développement de l’aquaculture marine (SRDAM) qui définit les contours ’ue planification spatidn ale e l’acivité. End t 2019, sur les sept fermes aquacoles marines autorisées (dont une écloserie) situées au Robert (3), au Vauclin (2), au François (1) et au Carbet (1), seules deux sont en activité.Une seule espèce est élevée : l’ombrine ocellée, également appelée « loup des caraïbes ». Elle est généralement commercialisée entière et écaillée auprès de la restauration mais aussi dans certaines grandes et moyennes surfaces et sur quelques marchés. Le potentiel en matière de production aquacole est estimé à plus de 300 tonnes, mais face aux obstacles que rencontrent les aquaculteurs, la production effective est très inférieure. Ainsi, en 2021, la Direction de la Mer l’estime à 35tonnes, soit un volume semblable à celui de 2019 et 2020. 3.2.2 L’aquaculture d’eau douce toujours en difficultés À la fin des années 80, la production des fermes aquacoles d’eau douce atteint des records, avec une production annuelle estimée entre 50 et 60 tonnes, principalement composée d’écrevisses.L’aquaculture d’eau douce a ensuite quasiment disparu suite à des difficultés d’exploitation (pathologies,manque dDe plus,la pollution,notamment aue géniteurs). chlordécone, a entraîné la fermeture de 7 des 13 exploitations martiniquaises. L’ADEPAM, Association pour la défense des producteurs aquacoles martiniquais, est créée en 1997 dans le but de relancer l’activité. En 2014, la production est estimée à 8tonnes et les 1Consultable à cette adresse : https://www.dm.martinique.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/dsbvf_compressed.pdf 88