Après les fluctuations importantes de prix en 2018,1 le marché de la banane antillaise semble Provenance des bananes sur le marché européen (en %) avoir trouvé un certain équilibre à 8,6% l’export. En 2021, le prix moyen de la 2021 74,2% 14,8% 2,5% banane d’exportation au quai de départ s’établit à 0,64 €/kg soit une 8,0% baisse de 4 centimes par rapport à 2015 70,2% 18,4% 3,4% l’année précédente. Ce niveau de prix reste d’autant plus préjudiciable que le marché est concurrentiel, que les 0% 20% 40% 60% 80% 100% coûts des intrants (engrais, carton, Amérique latine ACP Reste de l'UE Martinique plastique…) et du fret ont été Source :Eurostat fortement revalorisés en fin d’année 2021 et que la filière d’exportation a été bloquée pendant un mois en novembre-décembre du fait de mouvements sociaux aux Antilles. 2.2.3 Les dispositifs de soutien à la filière banane La filière banane a bénéficié en 2020 de 97,3 millions d’euros d’aides au titre du POSEI (+0,6 % par rapport à 2019).Elle est soutenue financièrement depuis plusieurs années. Les dépenses réalisées entre 2008 et 2013 dans le cadre du Plan Banane Durable 1 pour la banane antillaise s’élèvent à 180,6 millions, dont 41 % de fonds publics, provenant essentiellement du FEADER, de l’État et des collectivités territoriales. Enfin, la filière fait parfois l’objet de plans de secours pour calamité agricole lorsque des événements climatiques majeurs surviennent et sont catégorisées catastrophes naturelles. Ainsi, un fonds de 7,9 millions d’eurosa été mis en place pour l’indemnisation des producteurs de bananes, les maraîchers et les arboriculteurs de Martinique impactée par la tempête Matthew en 2016. Un nouveau fonds de secours a été lancé fin 2017 suite aux dégâts occasionnés par le cyclone Maria. Pour la période qui s’ouvre à partir de 2021, la filière banane reste en attente des arbitrages issus des négociations du nouveau budget européen. 2.3 LA DIVERSIFICATION VÉGÉTALE2 2.3.1 Structure de la filière fruits et légumes Depuis 2019, la filière des fruits et légumes se structure autour de l’organisation interprofessionnelle AMAFEL (Association martiniquaise de fruits et légumes de la Martinique), suite à la dissolution de IMALFLHOR (Interprofession martiniquaise des fruits, légumes et produits horticoles). L’association regroupe quatre des sept organisations de producteurs agréées du territoire, trois transformateurs (ayant généré un chiffre d’affaires de près de18 millions d’euros issus essentiellement des produits agricoles de l’AMAFEL), et une enseigne de la grande distribution. En 2018, 3 594 hectares de terres sont destinés à la culture de fruits et légumes en Martinique (hors banane), dont 1 303 pour les légumes frais, 526 pour les tubercules, 203 pour les agrumes, 58 pour les ananas et 193 pour les autres fruits frais. 1L’autorégulation du marché constatée en 2019 semble être liée à la réorientation de la production de l’Équateur des marchés européens au profit des marchés asiatiques. 2Les filières de diversification végétale désignent en Martinique les productions végétales hors banane et canne à sucre. 83