2.1.2 Une part significative des terres dédiées à l’export, et des exploitants moins nombreux En considérant les jachères (6,5 %) comme des parcelles intégrées au cycle cultural de la banane, les cultures d’export de la banane (20,0 %)et de la canne à sucre (14,8 %) occupent plus des deux cinquièmes (41,3 %) de la SAU totale en Martinique. La SAU disponible pour répondre aux besoins de la Martinique représente ainsi 58,7 % de la SAU totale et est principalement composée de surface en herbes (27,5 %) dédiées à l’élevage. En 2020, on compte 2 660 exploitations agricoles, soit 20 % de moins qu’en 2010. À l’exception des exploitations dédiées à la banane et à la canne à sucre, l’agriculture martiniquaise est majoritairement constituée de petites exploitations vivrières. Les micros (moins de 25 000 euros de production brute standard) et petites exploitations (de 25 000 à 100 000 euros) représentent ainsi près de 90 % des structures (2 330). Leur diminution (-27 %) explique presque à elle seule la baisse du nombre d’exploitations dpis 201.0 Nomeu breuss, ele n’occuent ens pe l revanche que 40 % de la SAU (9 300 ha). La taille moyenne des exploitations est ainsi de 8,2 hectares, en hausse de 9 % par rapport à 2010. Selon la MSA, le nombre de chefs d’exploitation agricole1 2a reculé de 2,9 % en 2020 (après -1,3 % en 2019) pour s’établir à2 783 personnes. Les chefs d’entreprise agricole sont majoritairement des hommes (79,1%), à l’instar de la moyenne domienne (76,5%) ; hommes et femmes confondus, ils sont majoritairement âgés de plus de 50 ans (74,4 %, 65,3 % pour l’ensemble des Outre-mer), expliquant la baisse du nombre d’exploitations. Caractéristique propre à la Martinique, l’Agreste (service statistique du Ministère de l’Agriculture) estime que le volume global de travail agricole est en majorité apporté par des salariés permanents plutôt que par les chefs d’exploitation. En 2020, ils y contribuent à55 %, contre 35 % pour les chefs d’exploitations, et illustrent l’importance du travail salarié dans les nombreuses plantations de bananes. 2.1.3 Le développement de l’agriculture biologique en Martinique L’agriculture adoptant la logique de réduction de l’utilisation de produits chimiques et phytopharmaceutiques de la charte biologique se développe en Martinique, en se structurant principalementautour du réseau DEPHY. Ce dispositif repose sur des fermes pilotes, dont la3 convergence vers une production « propre » est accompagnée par des ingénieurs. 10 exploitations sont engagées dans le réseau DEPHY ananas, 10 dans le DEPHY banane, et 10 dans le DEPHY canne à sucre et 11 dans le DEPHY cultures vivrières/ légumes. Par ailleurs, les dispositifs de soutien financier à l’agriculture ont accru leurs efforts en direction de la filière biologique puisque les différents programmes (voir ci-dessous) ont versé 517 825 euros d’aides en 2020 (après 533 146 en 2019 mais 279 204 en 2018). Ainsi en 2020, 89 exploitations (soit 3 % du total) exercent en agriculture biologique. C’est 5 fois plus qu’en 2010. Par ailleurs, d’autres démarches de valorisation de la production agricole se renforcent, comme le label AOP (Appellation d’Origine Contrôlée) qui rassemble environ 2 fois plus d’exploitations en 2020 que 10 ans auparavant (99 après 57). 1Mutualité Sociale Agricole. 2Chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole à titre exclusif, principal ou secondaire confondus. 3La Chambre d’agriculture est porteuse du projet et a mis en place 4 groupes de fermes : DEPHY ananas en 2011, DEPHY banane en 2012, DEPHY canne à sucre en 2013 et DEPHY maraîchage en 2016. 80