6. Les échanges extérieurs (hors services) Avertissement : Les développements qui suivent doivent être appréhendés en tenant compte de la présence de la Société Anonyme de la Raffinerie des Antilles (SARA) en Martinique. La SARA importe du pétrole brut et réexporte une partie de sa production raffinée vers la Guadeloupe et la Guyane. Ainsi, les échanges d’hydrocarbures (environ40 % des exportations martiniquaises en valeur) conditionnent généralement la tendance globale des échanges extérieurs de l’année. 6.1 APERCU GÉNÉRAL Après une forte baisse en 2020 liée aux conséquences de la crise sanitaire, les échanges extérieurs se redressent en 2021 avec le redémarrage de l’activité . Les exportations sont en hausse de 9,4 % en valeur (à 317,5millions d’euros). Les importations rebondissent également (+10,7 % en valeur à 2,7milliards d’euros) dans un contexte de forte demande de biens (relativement aux services) et de renchérissement des prix. Cette reprise des échanges aurait pu être plus importante en l’absence du blocage des accès au port pendant près d’un mois (du 22 novembre au 17 décembre) résultant des mouvements sociaux de fin d’année. MÉTHODOLOGIE ET NOMENCLATURE Les données des échanges extérieurs sont issues des statistiques douanières provisoires révisables sur les deux derniers exercices. Elles portent sur les échanges de biens et excluent les activités de services. Ces données sont exploitées selon la classification « MIG » (Main Industrial Groupings, principaux regroupements industriels) élaborée à partir d’une sélection d’activités définies dans la nomenclature habituelle des activités (NACE Rév. 2). La ventilation MIG définit cinq groupes d’activités industrielles : des biens d’investissement, des biens de consommation durables, des biens de consommation non durables1 , des biens intermédiaires, et l’énergie. Les activités exclues de cette classification sont regroupées dans la catégorie « hors MIG». Elles incluent l’agriculture, lasylviculture et la pêche, ainsiqelesactivités deu service (édition, production vidéo, gestion des déchets, etc.).2 6.2 LES ÉCHANGES DE PRODUITS PÉTROLIERS Les volumes d’hydrocarbures échangés (importations et exportations) dépendent de la capacité de la raffinerie à produire. En 2021, son activité a été perturbée par la poursuite du grand arrêt commencé en fin d’année 2020 et par des interruptions de production non prévues .3 Un solde d’échanges de produits pétroliers déficitaire En 2021, les importations de produits pétroliers sont stables en volume (+0,2 % à 697 060 tonnes), mais progressent fortement en valeur (+37,4 % à 399,1millions d’euros) en raison de la hausse du cours mondial du pétrole. Le prix moyen du baril de Brent atteint 70,7 dollars en 2021 après 41,8 dollars en 2020 (soit + 69,3 %). Il atteint son pic (83,5 dollars) en octobre 2021, dans un environnement de forte demande liée à la reprise économique mondiale et à la hausse des prix du gaz et d’offre limitée par les capacités de production. Les produits pétroliers représentent 14,5 % des importations de biens, dont 80,8 % de produits raffinés et 19,2 % d’hydrocarbures naturels. Les hydrocarbures naturels livrés à la 1Il s’agit de produits de consommation non durables industriels. Les produits agricoles non transformés sont exclus de la ventilation MIG et donc pris en compte dans la catégorie « hors MIG ». 2Plus d’informations sur la ventilation MIG et le détail des activités incluses sont disponibles sur le site internet d’Eurostat : http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Glossary:Main_industrial_grouping_(MIG). 3Pour plus de détails, voir le Chapitre III- Les secteurs d’activité – section 4- L’énergie et l’eau. 52