En 2021, les montants de LBU consommés atteignent 40,3 millions d’euros (contre 39,0 millions d’euros en 2020 et 33,5 millions d’euros en 2019). Les montants consommés de la LBU sont en augmentation pour la deuxième année consécutive, à rebours de la tendance des dernières années. En effet selon la Cour des comptes, les montants de LBU sont régulièrement1 sous-consommés par les collectivités territoriales et lesacteurs du logement. Cette sous- consommation s’explique par de nombreux facteurs : la rareté du foncier, l’absence de titres de propriété, les problèmes d’indivision (qui affecterait 40 % du foncier en Martinique), l’exposition aux risques naturels, l’imprécision des plans locaux d’urbanisme, l’inefficacité des incitations fiscales par rapport aux financements budgétaires et le déficit de compétence locale en ingénierie publique. Par ailleurs, la Cour des Comptes rapporte que le financement des logements sociaux mériterait une meilleure répartition entre territoires.E en efft, ele constate un trop rand décalagel g dans la proportion entre le nombre d’habitants des DROM et les financements publics de logements sociaux. Par exemple, le nombre de logements sociaux financés pour 1 000 habitants est 1,8 fois supérieur à La Réunion et 1,5 fois supérieur en Guadeloupe par rapport à la Martinique,et ce, « malgré les problèmes d’habitats insalubres et de centres-villes en déshérence » de cette dernière. 4. La construction publique Une mobilisation inédite, suite à la crise sanitaire La crise du coronavirusa marqué un coup d’arrêt dans la progression de la commande publique exprimée par les administrations. En 2020, à mi-exercice, ces dernières évaluaient à 185 millions d’euros les montants des marchés publics, soit 27,3 % seulement des montants de 2019. La baisse de la commande publique exprimée par les collectivités locales apparaît comme la plus importante (-78,5 %), dans un contexte nourri par l’incertitude sur leurs niveaux de recettes. Évolution de la commande publique en Martinique (en millions €) 2016 2017 2018 2019 S1 2020 Collectivités locales 223 286 306 406 87 Etat 87 113 122 101 40 Bailleurs sociaux 79 55 82 75 26 Etablissements de santé médicaux sociaux 46 53 33 55 13 Opérateurs publics 29 31 21 34 14 Etablissements publics locaux 5 10 14 7 5 Total 469 548 578 678 185 Source : Haut Conseil de la commande publique L’activité des entreprises du BTP est dépendante des grands projets lancés par les organismes publics de l’île. Afin de parer à sa fragilisation, l’État et la Collectivité territoriale de Martinique signent le 11 février 2021 un accord territorial de relance pour 2021-2022. Cet accord prévoit une dépense additionnelle de 374 millions d’euros, dont 198 millions par la Collectivité et 176 millions par l’État. Concernant le secteur du BTP, l’État engage dans l’accord un vaste plan de rénovation énergétique des bâtiments publics (9,4 millions d’euros pour l’État + 10 millions d’euros de subventions pour les collectivités locales),le renforcement para cyclonique ou parasismique pour ses bâtis (préfecture, gendarmeries, hôtels de police, hôpitaux) pour 24,1 millions d’euros, la pérennisation d’un plancher de LBU au niveau de 34 millions d’euros, un plan d’urgence pour le réseau d’eau et d’assainissement de 25,4 millions d’euros. Début 2022, les sommes de l’accord territorialde relance engagées (programmées ou décaissées) atteignent 50 % de l’enveloppe initiale. 1Cour des comptes, Le logement dans les départements et régions d’outre-mer, 2020. 111