Un marché du travail en apesanteur À fin décembre, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (DEFMA) s’établit à 36 770 personnes (CVS), en baisse de 4,4 % par rapport au 4 trimestre de 2020. Le taux dee chômage recule quant à lui à 10,8 % au 4 trimestre 2021, soit son point bas historique hors 2e e trimestre 2020 marqué par le début de la crise du Covid. Ces statistiques suggèrent que le marché de l’emploi a non seulement absorbé le choc de la crise sanitaire de 2020, mais prolongé la tendance à l’amélioration qui prévalait pré crise. Dans les faits, ces statistiques méritent d’être relativisées, notamment au regard du soutien public encore significatif dont bénéficie le marché de l’emploi en 2021. D’une part, certaines dispositions stimulent directement l’embauche : ainsi, dans le cadre du plan France relance, 2 900 contrats aidés sont conclus en 2021 en Martinique pour un montant proche de 20 millions d’euros. D’autre part, le prolongement des mesures relatives à l’activité partielle dans les secteurs en difficulté contribuent à maintenir en emploi, des salariés malgré l’absence d’activéit : ce sont ainsi 5 500 employés en moyenne qui font l’objet d’une demande d’indemnité ch aque mois, pour un montant de prise en charge de 43 millions d’euros sur la totalité de l’année (contre 14 800 employés concernés et 112 millions d’euros en 2020 respectivement) .1 Rebond de l’inflation d’une ampleur inattendue L’indice des prix à la consommation progresse sensiblement en 2021. L’inflation,meuesré en glissement annuel, atteint ainsi +2,6 % en janvier 2022 (contre +0,4 % en2 janvier 2021). La composante « énergie » de l’indice des prix contribue pour plus de la moitié (1,5 point) à cette hausse. Cette évolution résulte de la dépendance des prix des carburants et du gaz domestique consommés en Martinique aux cours mondiaux des hydrocarbures. Or, ces derniers augmentent significativement au cours de l’année (le prix du baril de Brent en dollars US progresse de 49 % en glissement annuel à fin décembre 2021), dufait du redémarrage del’écnomiemndialo o e et des difficultés à répondre dans les temps à cette forte demande pour les pays producteurs d’hydrocarbures. Selon l’enquête de conjoncture de l’IEDOM, cette dynamique desprix se traduit pour une majorité d’entreprises martiniquaises interrogées (85,9 % et 88,2 % aux 3 et 4e e trimestres respectivement) par des hausses siginfictivesa auprs de leursdes prix d’achat è fournisseurs. En sus, la désorganisation du trafic maritime dans le sillage de la crise sanitaire et le renchérissement du prix du fioul font bondir le prix du fret (l’indice de prix du fret maritime Freightos Baltic Index est multiplié par 3 en 2021). Activité sectorielle : une embellie inégalement partagée Secteur primaire : des évolutions nuancées selon les sous-secteurs En 2021, la filière agricole souffre de la faible pluviométrie, qui rend difficile l’exercice de l’activité. Les productions végétales« traditionnelles » parviennent tout de même à sortir leur épingle du jeu. Les exportations de bananes sont en hausse (+6,1 %) et la campagne cannière se solde par un bilan positif avec un tonnage de cannes broyées en augmentation par rapport à 2020. Cette amélioration est le résultat des efforts de la filière pour diversifier ses sources d’approvisionnement en canne et des mesures de préfinancement des plantations. Au sein des 1Source : Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). 2La crise sanitaire de la Covid-19 a affecté la production des données de l’Insee. Les relevés de prix dans les points de vente physiques ont été suspendus pendant les périodes de confinements, empêchant les statisticiens de produire un indice des prix pour lesmois d’août, septembre, octobre et décembre 2020 et en conséquence de produire un taux d’inflation en moyenne annuelle. 14