Avant-propos E n Martinique, 2021 est une année de transition. Elle présente encore les stigmates du choc sanitaire et économique de 2020 qui a bouleversé le monde d’avant. Elle portedéjà en germe les traits — de tensions inflationnistes couplées à une croissance modeste— sous lesquels se présente pour l’instant le monde d’après. D’un point de vue sanitaire, 2021 est la véritable année Covid en Martinique. La quatrième vague de contaminations au coronavirus d’août-septembre est à la fois la plus forte et la plus meurtrière, sur un territoire où seule une minorité de la population est vaccinée. En conséquence, les mesures de freinage de la circulation du virus y sont aussi parmi les plus restrictives et les plus longues. Malgré ces difficultés, et les mouvements sociaux de la fin de l’année 2021, l’activité se redresse nettement. L’indicateur du climat des affaires s’élève au-delà de sa moyenne de long terme, reflétant une amélioration franche de la conjoncture. Le chiffre d’affaires des entreprises du territoire retrouve son niveau de 2019. L’investissement privé reste dynamique, comme en témoigne la croissance des encours de crédits à l’habitat et des crédits d’équipement des entreprises. Toutefois, tous les secteurs ne connaissent pas le même sort. Les entreprises du tourisme et de l’animation-récréation, les plus exposées aux restrictions d’activité, ne voient pas leur situation s’améliorer. Par ailleurs, ce redressement repose encore sur des mesures d’aide publique (les prêts garantis par l’État, le fonds de solidarité, le dispositif d’activité partielle, le report des charges fiscales et sociales), ainsi que sur le plan France-Relance. Dans ce contexte si particulier, l’IEDOM est resté mobilisé tout au long de l’année 2021 afin de remplir les nombreuses missions qui lui sont confiées. L’Institut a intensifié son action auprès des entreprises dans le cadre de la médiation du crédit, de l’accompagnement des TPE, et de l’activité de cotation. L’accès du public via Internet aux grands fichiers nationaux s’est développé, offrant aux concitoyens ultramarins une alternative à l’accueil au guichet en période de pandémie. L’IEDOM a contribué à garantir la circulation de la monnaie fiduciaire en toutes circonstances. Il a déployé ses agents auprès de larges publics au service de l’éducation financière, budgétaire et économique. Enfin, l’Institut a continué à communiquer avec le grand public, les décideurs économiques et politiques à travers ses études et publications dont le présent rapport se veut une illustration, afin que chacun soit mieux informé et préparé à agir dans ce monde en transition où de nouveaux défisdevront être relevés par l’économie martiniquaise, tels la poursuite des projets d’infrastructures, clefs du développement et de l’attrativicté, l’adpation dsat emesures de soutien public, la préservation de la cohésion sociale et enfin le développement du tissu entrepreneurial nécessaire à l’emploi local. Florence MAR-PICART 9