Section 1 Aperçu général Les faits marquants du secteur bancaire martiniquais en 2021 L’année 2021 est marquée par l’implantation de la Banque européenne de Crédit Mutuel (BECM) en Martinique et en Guadeloupe. La BECM est une banque d’affaires spécialisée dans les relations avec les entreprises et les professionnels de l’immobilier. L’impact de la crise Covid sur les conditions d’exercice des établissements de crédit est moins significatif qu’en2020, en lien avec des mesures sanitaires relativement moins restrictives (pas de confinement « dur » comme celui de mars-mai 2020). Pour autant, à l’instar des autres secteurs d’activités,la banque n’a pas été épargnée par la 4 vague, particulièrement intense aue cours des mois de juillet/août. Par ailleurs, l’activité a ééart l gement p rbée durant lesertu mouvements sociaux de fin d’ann ée .1 Autre élément important de l’année , les banques ont dû déterminer les modalités de remboursement desprêts garantis par l’État (PGE) avec les clients qui avaient sollicité cette aide2 en 2020 (recours ou non au délai supplémentaire d’un an, et durée d’amortisseme3 nt pouvant aller jusqu’à 5 ans au total). Une normalisation des activités de crédit et de collecte L’encours brut de crédits s’établit à 12,04 milliards d’euros(133 % du PIB), en progression de 2,2 % sur un an. Cette évolution, la plus faible depuis 2014, est enregistrée à la suite d’une croissance exceptionnelle en 2020, en lien avec la crise sanitaire et les mesures de soutien mises en place. Ainsi,l’encours des entreprises retrouve une évolution habituelle (+3,4 % après +20,4 %). Les crédits d’exploitation, qui avaient fortement augmenté en 2020 du fait du recours aux PGE, s’inscrivent en repli (-4,7 %). Pour autant, ils demeurent d’un niveau très élevé (900 millions d’euros), et bien supérieur à l’encours précrise (autour de 400 millions). Pour leur part, les crédits d’investissement maintiennent un rythme de progression élevé(+6,9 %), la crise sanitaire ne semblant pas avoir contrarié les efforts d’investissement des chefs d’entreprise. L’encours des ménages affiche une hausse supérieure à celle de l’année précédente (+4,2 % après +3,6 %). Les crédits à la consommation progressent (+2,2 %), bienqu’ils ne retrouvent pas leur vigueur d’avant-crise. Par ailleurs, les ménages martiniquais demeurent dynamiques en ce qui concerne les projets immobiliers ; en dépit de la crise sanitaire, les crédits à l’habitat conservent leur rythme habituel de progression (5,0 %). S’agissant de l’activité decollecte, le montant des actifs bancaires atteint 9,8 milliards d’euros, en progressionde 1,8 % sur un an, contre +15,2 % en 2020. Les ménages, qui avaient 1Une grève générale a débuté fin novembre, initialement contre l’obligation vaccinale des soignants, puis en protestation contre la vie chère. De nombreux barrages routiers ont été mis en place durant environ un mois, limitant fortement les déplacementset bloquant une bonne part de l’économie de l’île. 2Facilité de trésorerie mise en place pendant la crise sanitaire (cf.IV-4-2 Les crédits à la clientèle). 3Les modalités de remboursement doivent être définies au 1eranniversaire du PGE (par définition, les PGE ne donnant pas lieu à remboursement au cours des 12 premiers mois) . 4Les crédits à la clientèle peuvent être classés en deux catégories: d’une part les créances saines, d’autre part les créances jugées douteuses, c'est-à-dire celles pour lesquelles il existe un risque de perte financière liée au non-remboursement. L’encours brut de crédits est celui tenant compte à la fois des crédits sains et des créances douteuses. 147