3.2 ANALYSE DES FINANCES PUBLIQUES LOCALES 3.2.1 La situation financière de la Région se fragilise en 2020 Deux particularités distinguent la situation financière de la Région de ses homologues sur la période 2017-2019 : - des volumes financiers en euros par habitant (€/hab) particulièrement importants : à l’instar des autres régions insulaires, les dépenses et recettes rapportées en €/hab sont environ deux fois plus élevées que la moyenne nationale ; - des indicateurs afférents à l’épargne et l’endettement particulièrement performants : en 2019, la capacité de désendettement de la Région et le taux d’épargne brute s’élevaient respectivement à 3,7 ans et 28,3 % contre 4,3 ans et 22,2 % en moyenne pour le bloc régional métropolitain. En 2020, les principaux ratios et indicateurs de solvabilité de la Région se dégradent, en dépit des mesures de soutien de l’État et de la suspension des pactes financiers (Contrat de Cahors). En effet, la crise sanitaire de la Covid-19 impacte fortement la situation financière de1 la Collectivité qui se maintenait jusqu’alors à un très bon niveau d’équilibre. Ainsi, jusqu’en 2019, le budget de fonctionnement régional poursuivait sa croissance depuis plusieurs années. L’année 2020, marquée parla crise sanitaire liée à l’épidémie de la Covid-19, est la première année où l’on observeun déclin des recettesde fonctionnement (-15%). Ce recul est couplé à un rebond des dépenses de fonctionnement (+8 %), entraînant une dégradation des ratios financiers de la Région. La détérioration de la section de fonctionnement se reflète sur ses principaux ratios financiers… Les recettes de fonctionnement enregistrent une baisse historique de 48,8 millions € sur un an après avoir connu un taux de croissance annuel moyen de 5 % sur la période 2017-2019. Excepté les autres produits degestion courante (+4,0 % sur un an), l’ensemble des autres postes se contracte en 2020, en raison des effets de la pandémie. La Région connait notamment d’importantes pertes de recettes fiscales2(-16 millions € sur un an), dépendantes de l’évolution de la conjoncture économique. Ainsi, l’octroi de mer, la taxe sur les carburants, la taxe sur les transports et la taxe sur les cartes grises, directement liées à la consommation locale, sont particulièrement affectés par la crise sanitaire. Des moyens de compensationont été introduits par la 3 loi de finances rectificative du 30 juillet 2020 ete complétés par la loi de finances initiale 2021 : les régions d’Outre-mer se sont vues attribuer une garantie de leurs recettes d’octroi de mer et de taxe sur les carburants en 2020, à hauteur des 1La loi de programmation des finances publiques 2018-2022 prévoit la signature par les collectivités majeures d'un pacte financier avec l'État plafonnant le taux de croissance de leurs dépenses de fonctionnement à 1,2% par an pendant les trois ans à venir et encadrant leur capacité de désendettement si elle dépasse un plafond national de référence. Cette loi s'applique aux collectivités dont les dépenses réelles de fonctionnement constatées au compte de gestion du budget principal au titre de l'exercice 2019 sont supérieures à 60 millions d'euros. Cependant, le Parlement a décidé de suspendre les objectifs de dépenses de contractualisation des dépenses de fonctionnement lors du vote de la loi Covid-19 du 22 mars 2020, en vue de permettre aux collectivités de débloquer des fonds dans la lutte contre le coronavirus et de soutenir l'économie. 2Les recettes fiscales de la Région représentent 73,4 % des recettes réelles de fonctionnement. Elles s’élèvent à 203 M€ en 2020 contre 217 M€ en 2019, soit une baisse de 6,4%. 91