L’encours sain des crédits aux entreprises progresse à un rythme 6 fois moins soutenu en 2021, après avoir connu une croissance historique en 2020 (+4,2 % en 2021, contre +25,2 % en 2020). Cette évolution exceptionnelle en 2020 était étroitement liée à celle des crédits d’exploitation, tirés par les PGE mis en place par le Gouvernement. À fin décembre 2021, 627,3 millions d’euros de PGE ont été accordés à 4 147 entreprises locales (dont 80,2 % parmi les très1 petites entreprises), soit environ 7 % du PIB guadeloupéen. Lesecteur du commerce en est le principal bénéficiaire, tant en nombre qu’en montant (238,1 millions d’euros, soit 25,8 % du total). Les encours de crédits auxménages (4,6 milliards d’euros) en ralentissement en 2020, suiteau coup d’arrêt imposé par les mesures liées à la pandémie de COVID-19, sont bienorientés en 2021 (+3,7 %) et tendent à progressivement retrouver leur niveau de croissance d’avant crise. Les crédits consentis aux collectivités locales (1,0 milliard d’euros) diminuent de 4,3 % sur un an (après +1,5 % en 2020). Le repli du financement des collectivités locales témoigne de la fragilité de leur situation financière et de leur capacité à porter des investissements. La sinistralité de la place bancaire reste, dans ce contexte, bien maîtrisée. L’encours global de créances douteuses augmente de 6,5 % pour s’établir à 449,2 millions d’euros. Le taux de créances douteuses total s’élève ainsi à 3,9 % à findécembre 2021 (+0,1 point sur un an). UNE CROISSANCE PLUSMDOÉRÉE DES ACTIFS FINANCIERS En 2021, les actifs financiers détenus par les agents économiques affichent une progression moins soutenue.À fin décembre 2021, l’encours s’établit à 9,7 milliards d’euros et s’affiche en hausse de 4,5% sur un an (+13,8 % en 2020). Bien qu’il marque un ralentissement par rapport à l’année précédente, ce rythme de croissance se rapproche du taux de croissance annuel moyen observé entre 2011 et 2019 (+3,8 %) et témoigne là encore d’un retour à un « rythme de croisière ». Avec 6,4 milliardsd’euros d’actifs, les ménages sont lespremiers créanciers des établissements de crédit. La croissance de leurs dépôts ralentit (+4,8 % en 2021 contre +7,3 % en 2020), impactée par le ralentissement de l’encours des dépôts à vue (+6,8 % en 2021 contre +13,7 % en 2020). En effet, face aux premières répercussions de la crise sanitaire, les ménages guadeloupéens ont eu un comportement de restriction de leur consommation en 2020, ce qui a contribué à constituer une épargne de précaution sur leurs comptes courants. De la même façon, les avoirs desentreprises progressent plus lentement (+1,6 % en 2021 contre +31,9 % en 2020), pour atteindre 2,7 milliards d’euros. La dynamique impulsée par l’octroi des PGE aux entreprises en 2020 leur avait permis deconstituer des réserves de trésorerie par précaution, avec une partie des PGE non consommée et à l’origine d’une croissance exceptionnelle des dépôts à vue sur cette période. Un an plus tard, dans un contexte sanitaire et social dégradé, les dépôts à vue des entreprises progressent moins vite que par le passé (+11,0 % en moyenne entre 2011 et 2019), mais constituent toujours un « matelas de sécurité » pour certaines entreprises. Les actifs financiers desautres agents progressent à 553,9 millionsd’euros (+17,0 % en 2021 après +15,3 % en 2020). 1Selon une étude menée par l’IEDOM, à fin décembre 2021 et sur la base d’un échantillon, la quasi-totalité des PGE accordés a été effectivement décaissée. En Guadeloupe, la proportion de PGE remboursés dès l’issue de la première année représente 4,8 % des PGE accordés. La part des PGE prolongés représente 79,3 % des PGE accordés et parmi ces derniers, 70,4 % ont été prolongés sur la durée maximale. 18