VERS UN EURO NUMÉRIQUE ? Dans un contexte de crise sanitaire et sous l’impulsion des innovations technologiques dans la finance, l’usage des espèces est en mutation ; les paiements dématérialisés ainsi que les monnaies virtuelles se multiplient. Afin de répondre aux enjeux poséspar ces changements, la Banque centrale européenne (BCE) mène depuis 2020 un projet d’euro numérique. Le développement de technologies de paiement autour de la blockchainvient concurrencer les usages1 de la monnaie fiduciaire et scripturale. Par ailleurs, la disruption des banques commerciales par les GAFAM2 et de nouveaux actifs de règlement « décentralisés » (crypto-actifs et stablecoins), remettent en question la3 souveraineté monétaire partout dans le monde et y compris dans la zone euro. De plus le lancementde, projetsde monnaie numérique de banque central4e (MNBC) par d’autres banques centrales nationales telles que la Chine, le Japon, le Brésil, la Russie ou encore l’Inde, contribuent à questionner le rôle international de l’euro. Le souhait de mettre en place un euro numérique s’inscrit dans le cadre d’une forte digitalisation du quotidien, la BCE indique qu’« un euro numérique combinerait l'efficacité d'un instrument de paiement digital et la sécurité d'une monnaie de banque centrale ». Cette monnaie numérique contribuerait aux échanges entre les agents économiques, aussi bien les ménages que les entreprises tout en garantissant le respect de la vie privée des utilisateurs et la sécurité des paiements. Le projet d’euro numérique permettra d’aller audelà de la simple monnaie digitale car sa mise en œuvre- conduira à une rénovation du système bancaire européen tant à l’échelle des infrastructures de paiements qu’à celle de la réglementation. En effet, la démocratisation des crypto-monnaies et notamment des stablecoins dans un univers décentralisé et non couvert parlaréulation financir euroéenne pousseg èe p certains acteurs du marché à s’orienter vers ce nouveau type d’actifs afin de contourner les exigences réglementaires, exposant de fait les consommateurs et les insvetissurs à de nmbreu risques.e o x Une phase d’investigation a débuté à l’automne 2021, et se poursuivra jusqu’en 2023 afin de définir les caractéristiques et les modalités de transmission de cet e-euro. A la suite de ces travaux, la BCE arbitrera sur sa mise en place. Au-delà de la BCE et de sone-euro, ce sont l’ensemble des banques centrales qui doivent désormais faire face au défi de la MNBC. Selon une enquête menée par la Banque des règlees nterntioaux (BRI) enmnti an 2021, 86 % des banques centrales étudient activement le potentiel de ces monnaies et 60 % d’entre elles expérimentent d’ores et déjà les technologies associées. 4. Les grandes tendances du financement des secteurs d’activité Les données présentées ci-après sont issues du Service Central des Risques (SCR) de la Banque de France. Elles retracent la répartition par secteur d’activité d’une partie importante des crédits octroyés par les établissements bancaires, installés localement ou non. Les montants concernent les crédits aux entreprises, aux administrations publiques locales et de sécurité sociale du département. Le seuil déclaratif est fixé à 25 000 €. Depuis l’édition 2019 du rapport annuel de l’IEDOM, les îles du Nord sont exclues de l’analyse et les engagements hors bilan sont réintégrés. Au 31 décembre 2021, le total des risques déclarés par les établissements bancaires au Service Central des Risques (SCR) de la Banque de France en Guadeloupe est stable (+0,2 %), à 6,3 milliards €. L’année 2021 fait suite à une année 2020 marquée par une hausse soutenue des encours (+13,7 %) du fait du recours massif aux PGE. 1 Définition de la Blockchain- ABC de l'économie - Banque de France. 2Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. 3Définition des crypto-actifs et stablecoins - ABC de l'économie - Banque de France. 4Définition monnaie digitale de banque centrale - ABC de l'économie - Banque de France. 220