En Guadeloupe, l’évolution du nombre de dossiers déposés en commission de surendettement suit approximativement celles de l’octroi de crédits à la consommation et du PIB depuis le début des années 2000. Toutefois, au début de la crise sanitaire en 2020, l'amplitude entre les courbes a été plus marquée, liée à une contraction du nombre de dossiers déposés à cette p érioe, bd ien que la possibilité de le faire auprès de la Banque de France ou de l’IEDOM n’ait jamais été interrompue : lorsque leurs guichets ont été provisoirement fermés pendant le confinement, les dossiers leur parvenaient toujours par courrier ou via internet. En Guadeloupe, l’accueil multicanal n’a pas pu être entièrement as- suré suite à la fermeture des guichets BAI1 en raison de la crise sanitaire et des mouvements sociaux de fin d’année. 25,0 % des dossiers y ont été déposés par le canaldu web en 2021, une proportion plus importante qu’en France2 hexagonale (10,0 %). En 2021, 379 dossiers de surendettement ont été déposés auprès du secrétariat de la commission, dont 6 dans les îles du Nord. La poursuite de la crise sanitaire en 2021 n’a pas donné lieu à une reprise du surendettement. Le nombre de dépôts de dossiers auprès du secrétariat est certes en hausse de 18,4 % par rapport à 2020 (320), mais reste inférieur de 10,0 % à son niveau de 2019 (421), année de référence compte-tenu du caractère atypique de 2020. De la même façon, dans les DOM et en France hexagonale, le nombre de dépôts de dossiers surendettement en 2021 progresse respectivement de +14,6 % et de +11,2 % par rapport à 2020, mais reste en deçà des niveaux de 2019 (respectivement -10,0 % et -15,5 %). Le ratio de surendettement de la population en Guadeloupe et en Outre-mer est traditionnellement inférieur à celui de la France hexagonale : le nombre de dossiers déposés pour 100000 habitants de 15 ans et plus s’établit ainsi à 122 en Guadeloupe en 2021, contre 146 dans lesDOM et 225 en France hexagonale. Cet écart de 1 à 2 s’explique principalement par l’entraide familiale qui joue plus souvent dans les territoires ultramarins. Sur l’ensemble des dossiers déposés en Guadeloupe, 6,8 % des dossiers traités ont été déclarésirrecevables, contre 5,4 % dans les DOM et 4,5 % à l’échelle nationale. De plus, le taux3 d’accompagnement par un travailleur social pour les situations recevables en 2021 s’élève à 28,5 %, et le taux de redépôt s’établit à 21,2 % à fin octobre 2021 contre 12,1 % en 2020. 5.2 LES CARACTÉRISTIQUES DE L’ENDETTEMENT Une part significative des dettes financières En 2021, l’endettement médian en Guadeloupe est de 20 005 €, soit un niveau plus élevé que celui relevé dans les autres DOM/COM (17 256€) et en France hexagonale (18 179 €). La dette globale des ménages guadeloupéens surendettés s’élève à 18,0 millions €.Les dettes contractéesauprès d’établissements de crédit ou de microcrédit4(« dettes inancières »)f concentrent à elles seules 78,7% de l’endettement global et des situations concernées5. 1 Bureau d’Accueil et d’Information. 2Début décembre 2020, la Banque de France a ouvert la possibilité de déposer un dossier de surendettement pour un débiteur (sans co-débiteur) sur son site Internet dans un espace personnel sécurisé. Ce site est accessible depuis le site internet de l’IEDOM www.iedom.fr. 3 verL’irrecevabilité peut reled’une absence de bonne foi, d’une absence de surendettement ou d’une inéligibilité. 4Y compris les découverts et les dépassements. 5Source : Banque de France. 224