Section 7 Le tourisme UNE ACTIVITÉ 2021 EN DEMI-TEINTE En 2020, en raison de la pandémie de la Covid-19, le secteur du tourisme connait un coup d’arrêt sans précédent. La perte de chiffre d’affaires était estimée à50 % par les professionnels du secteur. En 2021, l’activité du secteur est toujours ralentie par la crise sanitaire. Le traficde passagers à l’aéroport est stable sur un an à cause notamment des annulations liées aux troubles de fin d’année en Guadeloupe. La croisière enregistre une année « blanche », sans escale. La fréquentation hôtelière reste également fortement impactée. Si le nombre de nuitées (681) progresse de 140 % par rapport à 2020, il demeure encore très en deçà des niveaux pré-pandémie (1 216 nuitées en 2019). De même, le nombre d’arrivées dans les établissements hôteliers s’inscrit en hausse sur un an (+107 arrivées) mais reste deux fois moindre qu’en 2019 (-47 %). Par ailleurs, les professionnels interrogés par l’IEDOM témoignent d’une trésorerie, de charges et de délais de paiement toujours dégradés. Ils font état certes d’une hausse de leur chiffre d’affairesen 2021 (+6,2 %), mais qui ne compense largement pas la baisse de 2020. Leurs prévisions d’investissement sur 2022, bien qu’en redressement par rapport à 2020, demeurent en baisse. 1. Aperçu structurel En 2019, une étude menée par le World Travel and Tourism Council mesure l’impact économique du secteur touristique en Guadeloupe. Elle évalue à 9,5 %1la contribution globale du secteur du tourismeu PIB guadeloupéen, soit 903,5 millionsa € générés. La branche hébergement-restauration2représente quant à elle 1,6 % de la valeur ajoutée en 2018. En 2020, les dépenses des touristes (hors billets d’avion), comptabilisées en exportations de services, s’effondrentde -47,1 % en valeur. Elles ne représentent plus que 3,2 % du PIB hors effets indirects et induits, contre 5,8 % en 2019. Elles pèsent également moins dans les exportations de biens et services, passant de 37,7 % en 2019 à 32,1 % en 2020. Le secteur de l’hébergement-restauration affiche les délais de paiement clients peu élevés, à 16 jours de chiffre d’affaires (-2 jourspar rapport à 2019) : les ménages représentent une part significative de la clientèle des entreprises de ces secteurs où les règlements sont principalement effectués au comptant, voire à l’avance. A contrario, les délais fournisseurs se dégradent et atteignent 80 jours d’achats. Cette hausse de 12 jours par rapport à 2019 s’inscritdans la recherche de ressources financières complémentaires suite au choc d’activité particulièrement intense ressenti par le secteur. Au 31 décembre 2021, la branche hébergement-restauration concentre 2,2 % des crédits octroyés par les établissements bancaires aux entreprises guadeloupéennes, en progression de +15,2 % sur un an (+19,0 % avant la crise). Parmi eux, les crédits à moyen et long terme sont particulièrement dynamiques, avec une hausse de +36,1 % sur un an. 1Source: « Travel and tourism economic impact 2020 – Guadeloupe » - World Travel and Tourism Council – mars 2021. 2En l’absence d’une estimation du compte satellite du tourisme, les données analysées proviennent de la branche hébergement et restauration. Cette dernière ne représente qu’une partie du secteur. 143