Section 2 Repères historiques 1. Les origines et le débarquement Les traces des premiers habitants présents en Guadeloupe, originaires d’Amérique du Sud, remontent à 3 500 av. J.-C..Après une vague de migration du peuple huécoïde, en provenance des Andes précolombiennes autour de 700 av. J.-C., les Indiens Arawaks, peuple pacifique vivant de l’agriculture,de la chasse et de la pêche, arrivent à leur tour sur l’île. Autour du IXesiècle, les Indiens Caraïbes ou « Kalinas» prennent possession de l’île. Ce peuple, originairede la région amazonienne, la baptise du nom de Karukera, qui signifie « l’île aux belles eaux ». Après s’être rendus à Marie-Galante, l’amiral Christophe Colomb et sa flotte débarquent le 4 novembre 1493 à Sainte-Marie sur la Basse-Terre. Il nomme l’île «Guadeloupe », en hommage au monastère de Santa María de Guadalupe au sud de l’Espagne. Au XVIesiècle, les Espagnols firent quelques tentatives pour conquérir la Guadeloupe et furent repoussés par les Indiens Caraïbes. 2. La période coloniale Au XVIIe siècle, sous le patronage du cardinal de Richelieu, des marchands français fondent la Compagnie des Îles d’Amérique qui organise la colonisation. Mandatés par la compagnie, Charles Liénard de l’Olive et Jean Duplessis d’Ossonville sont les premiers Français à entreprendre l’occupation de l’île.En juin 1635,ils prennen possesit son de l’île, la plupart des Indiens Caraïbes sont décimés alors que les survivants immigrent à la Dominique. Charles Houël, gouverneur de la Guadeloupe de 1643 à 1664, fonde la ville de Basse-Terre, devient propriétaire de l’île qu’il rachète à la compagnie et reçoit de Louis XIV le titre de marquis de Guadeloupe. Vers 1644, se dessine la vocation économique de la Guadeloupe avec la culture de la canne à sucre qui exige une main-d’œuvre importante. Cette dernière sera issue du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afriqueet le continent américain, fournissant aux planteurs des esclaves originaires d’Afrique. En 1656, on estime à3 000 le nombre d’esclaves travaillant dans les champs de canne à sucre en Guadeloupe. En 1664, l’archipel passe sous la tutelle de la Compagnie des Indes occidentales, puis est rattaché au domaine royal en 1674 en tant que colonie du Royaume. Le XVIII siècle est marqué par les rivalités franco-britanniques pour la conquête des îlese caribéennes. De 1693 à 1703, les Anglais occupent la Basse-Terre et Marie-Galante. Ils amènent en Guadeloupe plus de 18 000 esclaves supplémentaires. L’île est reprise par les Français en 1703 puis est à nouveau anglaise entre 1759 et 1763, date de la signature du traité de Paris qui met fin à la guerre. La Guadeloupe redevient administrativement française de 1763 à 1794. Elle est dotée d’une assedes planteurs en 1787, provoquant ainsimblée coloniale acquise aux intérêts une forte croissance du nombre d’esclaves (près de 90000) dans les années qui suivent. En avril 1794, profitant des troubles provoqués par la Révolution française, les Britanniques reprennent possession de l’île pour une courte durée, vaincus par Victor Hugues, commissaire de la Convention, qui proclame l’abolition de l’esclavage en application de la Convention du 4 février 1794. Un régime de terreur s’installe et les planteurs ne se soumettant pas aux lois de la Convention sont traduits devant un tribunal révolutionnaire, poussant ainsi une partie des colons d’origine aristocratique à émigrer vers la Martinique, toujours anglaise à 19