En parallèle, les distilleries de Guadeloupe contribuent à la lutte contre la COVID-19 par l’intermédiaire d’un partenariat public-privé destiné à produire un gel hydro-alcoolique « péyi ». Ce partenariat implique le syndicat des rhumiers de Guadeloupe, le Groupe Bernard Hayot spécialisé dans la grande distribution, le laboratoire de cosmétique Alizée Nature Caraïbes et la société de détergents et produits d’entretien Chlorex. Il fait suite à plusieurs initiatives, dont des dons d’alcool par les distilleries pour la fabrication de solutions hydro-alcooliques. Par ailleurs, les rhums des DOM commercialisés en métropole bénéficient d’un régime fiscal dérogatoire destiné à compenser les surcoûts liés à leur production et permettre aux productions des DOM d’accéder au marché national. Fixé en 2011, le contingent de 120 000 HAP prévu par ce dispositif a augmenté en 2017 de 24 000 HAP le portant à 144 000 HAP (+9 600 HAP en Martinique, +9 421 HAP en Guadeloupe, +4 581 HAP à La Réunion et +500 HAP en Guyane). Le contingent de la Guadeloupe atteint ainsi environ 17 000 HAP de rhum agricole et 34 520 HAP de rhum de sucrerie. 3.3 PERSPECTIVES Outre ses limites structurelles (aléas climatiques, taille des exploitations et du marché, concurrences des autres alcools, etc.), l’industriesucrière de la Guadeloupe estconfrontée à de nouveaux défis. Depuis la mi-2018, l’herbicide« Asulox» est interdit du fait de sa toxicité. Sans réellealternative, la pousse de l’herbe dans les champs demeure un frein lors des campagnes. Dans ce contexte et face à une pression concurrentielle croissante, l’industrie sucrière améliore la valorisation de sa production. Pour cela, les sucreries de Guadeloupe privilégient progressivement la vente de sucre « de bouche », car vendus plus cher que le sucre en vrac. En parallèle, la filière porte un projet de sucre biologique. Mis à l’étude par un partenariat entre la sucrerie Gardel, les sociétés d'intérêt collectif agricoles (SICA) cannières et le Centre technique de la canne à sucre (CTCS), le projet vise une production effective dès 2023. Les acteurs de la filière souhaitent atteindre un rythme de croisière de 5 000 tonnes de sucre « bio » par an avec 1 500 hectares de plantations certifiés d’ici 2027. Cependant, la campagne 2021 rencontre d’importantes difficultés à Marie-Galante en raison de l’explosion de la chaudière de l’usine de Grand’Anse au début du mois d’avril.La durée des travaux estimée à 10 mois rend de fait impossible le broyage des cannes. La solution temporaire consiste à transférer les cannes à broyer à l’usine Gardel en Guadeloupe. Cette proposition rencontre toutefois l’opposition de certains professionnels. En parallèle, la fiscalité dérogatoire appliquée aux rhums des DOM devrait s’éteindre progressivement. Un réalignement progressif du taux de vignette de Sécurité sociale sur celui des1 autres spiritueux a été entamé début 2020. Une période de convergence de six ans est prévue. 1Il s’agit d’une cotisation prévue par e code de la Sécurité socialle en raison du risque sanitaire lié à ces produits. 99