Page 107 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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une hausse de la cadence de lancements à 12 par an, contre 5 à 7 pour l’ancienne version. Bien qu’elle ne bénéficiera pas de lanceurs réutilisables dans un premier temps, elle aura tout de même un avantage comparatif sur ses concurrents avec l’utilisation d’un moteur réallumable, autorisant des vols plus complexes. À fin 2022, 29 contrats ont d’ores et déjà été signés, dont 18 avec Amazon pour déployer une partie de sa constellation Kuiper. Grâce à cette signature, les trois quarts des contrats sont des missions commerciales. Le vol inaugural d’Ariane 6 pourrait être programmé fin 2023 ou plus vraisemblablement en 2024.
La transition du CSG se fait également dans le domaine énergétique. Le CSG consommait en 2021 13 % de l'électricité guyanaise, car relié au réseau d’EDF. Deux centrales photovoltaïques seront opérationnelles en 2023 et deux unités de biomasse sont en projet. L’objectif final est d’atteindre le seuil de 90 % d’énergies renouvelables consommées par le CSG en 2025, assurant une certaine autonomie au site.
3.3 L’AVIS DE LA COUR DES COMPTES SUR LA POLITIQUE DES LANCEURS129 3.3.1 La souveraineté d’accès à l’espace
La Cour des comptes met en évidence la nécessité stratégique pour l’Europe et la France de conserver un accès souverain à l’espace dans un contexte mondial d’extension et d’évolution des applications spatiales. Il est nécessaire de disposer d’un lanceur dont les capacités permettent de faire face au marché concurrentiel. La Cour souligne qu’un risque fort lié aux avancées technologiques existe, et recommande de « donner la priorité à l’innovation technologique plutôt qu’au soutien à l’exploitation ». Selon elle, l’exploitation des lanceurs doit être soutenue par des commandes institutionnelles. Elle note par ailleurs que « le financement de la politique française en matière de lanceurs présente des risques budgétaires importants, qui doivent être mieux gérés ». Le programme Ariane 6, lancé en décembre 2014, a coûté au total près de 4 Mds€.
3.3.2 Un engagement des partenaires européens plus important
Comme souligné dans le rapport, la France a toujours été une source importante de financement pour le spatial européen et doit donc mobiliser les autres pays sur ces questions. Fin 2019, le vote du budget de l’ESA pour la période 2020-2024 est allé dans ce sens. L’Allemagne est devenue le premier contributeur de l’organisme avec 3,3 Mds€ contre 2,7 Mds€ pour la France et 2,3 Mds€ pour l’Italie.
 129 Rapport public annuel 2019 – février 2019 de la Cour des Comptes.
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