Page 106 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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3. Impacts économiques et perspectives d’activité 3.1 L’ACTIVITÉ SPATIALE : GÉNÉRATRICE D’EMPLOIS ET DE RICHESSES
L’activité spatiale a produit 12,6 % de la valeur ajoutée de l’économie guyanaise en 2019, soit 528 M€, contre 15 % en 2014 ou 28 % en 1990128. Cette diminution est notamment due à une diversification de l’économie guyanaise. Selon l’Insee, près de 4 500 emplois sont en lien avec l’activité du secteur, soit un emploi salarié du secteur privé sur six. Dans le détail, les donneurs d’ordre, c’est-à-dire le CNES ou encore Arianespace, représentent 990 salariés (emplois directs), et 1 020 salariés travaillent pour la chaîne de sous-traitance au CSG (emplois indirects). De fait, les missions de ses emplois sont étroitement liées à l’activité spatiale. Les autres sous- traitants, comptant pour 1 240 emplois, ne travaillent pas directement dans le secteur spatial, mais bénéficient de son activité. Enfin, 1 260 emplois profitent de la consommation des ménages du CSG et des sous-traitants (emplois induits).
L’activité spatiale génère également des échanges extérieurs conséquents. Par exemple, les éléments des lanceurs sont transportés par voie maritime vers la zone portuaire de Pariacabo (Kourou), et les lancements sont ensuite comptabilisés en exportation de service de transport depuis la Guyane. En 2019, le produit économique de la filière spatiale a généré 124 M€ de recettes fiscales et sociales, soit 12 % du total guyanais. Ainsi, 34 M€ d’impôts sur la production, et 23 M€ de recettes d’octroi de mer ont été versés en Guyane, soit respectivement près de 19 % et 20 % du total collecté. Elle a également un poids important dans la balance commerciale : 40 % du total des importations et 83 % des exportations, tous effets confondus. Les éléments importés des lanceurs et satellites, constituant une partie importante des importations liées au spatial, bénéficient d’une exonération totale d’impôts sur importation par nature, puisqu’étant techniquement réexportés dans l’espace.
3.2 INCERTITUDES POUR 2023, DANS UN CONTEXTE DE TRANSITION
Arianespace voit son offre de lancement fragilisée à court terme. La souveraineté spatiale européenne est donc temporairement fragilisée, avec une activité de lancements prévus encore restreinte en 2023, initialement estimée à 4 Vega C, 2 Ariane 5, et 1 Ariane 6. Cette baisse d’activité menace plus de 200 emplois.
La perte du vol Vega C VV22 fin décembre 2022 liée à un défaut d’homogénéité d’un matériau utilisé pour un propulseur a retardé son planning de déploiement. En attendant un retour opérationnel de Vega C prévu pour la fin d’année 2023, les deux lanceurs d’ancienne génération pourraient pallier ce manque. Vega C dispose de 13 commandes à fin 2022.
Fer de lance de la coopération spatiale européenne, le projet Ariane 6 est ambitieux. L’objectif affiché est de réduire les coûts de lancement de 40 % comparé à son ancienne version, pour une campagne de lancement trois fois plus courte que son prédécesseur. Ce lanceur permettra également de mieux adapter l’offre européenne au marché actuel, qui s’appuie moins sur les satellites de télécommunications et plus sur les constellations. Sa déclinaison Ariane 62 sera dédiée aux lancements moyens et Ariane 64 aux lancements lourds. Ariane 6 permettra aussi
128 Cf. Insee Dossier Guyane n° 11 — Décembre 2022 : « L’impact de l’activité spatiale dans l’économie guyanaise en 2019 ».
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