Page 53 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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5.4 LA BALANCE COMMERCIALE (HORS SERVICES)
 Comme dans les autres DROM et dans la plupart des économies insulaires, la balance commerciale de la Guyane est structurellement déficitaire. En 2022, ce déficit sur les échanges de biens s’est alourdi (+12,9 % pour s’établir à -1 832 M€), à cause du dynamisme des importations. Ce déficit a plus que doublé en 15 ans. La faiblesse du tissu productif local qui ne peut absorber qu’une faible part de la demande grandissante en constitue l’une des principales causes. Bien que le déficit commercial touche toutes les familles de produits, les biens d’investissements et les biens de consommation non durables en constituent la majeure partie (respectivement 29,2 % et 28,4 %).
5.5 LES ÉCHANGES RÉGIONAUX FORMELS MARGINAUX
Les échanges entre la Guyane et ses voisins directs restent très limités. Bien que pays limitrophes, le Suriname et le Brésil ne pèsent que 12,8 M€ et 8,6 M€ des importations, contre 132,4 M€ pour la Guadeloupe et 107,7 M€ pour la Martinique à titre de comparaison. Les Antilles représentent en effet une part relativement importante des importations, notamment du fait des approvisionnements de la Guyane par la raffinerie de la Sara en Martinique.
Concernant les exportations, celles-ci ne concernent principalement que les produits issus de la pêche dans la zone et sont marginales. Les flux entre la Guyane et ses voisins du plateau des Guyanes (Brésil, Suriname et Guyana) sont inférieurs à 1 M€ depuis 2021. Les exportations vers les Antilles représentent par ailleurs 9,9 M€ en 2022.
Dans le but de dynamiser les échanges avec ses voisins, un poste frontalier communautaire, permettant d’accueillir des produits alimentaires non européens sans avoir à transiter par le continent européen, devrait entrer en service à Degrad-des-Cannes en 2023. Les récentes découvertes pétrolières au Guyana et au Suriname pourraient également contribuer au développement des échanges commerciaux avec ces pays à l’avenir.
MÉTHODOLOGIE
Les résultats de cette note proviennent de deux sources. La première, les comptes économiques définitifs produits par l’Insee et CEROM englobent les échanges de biens et services. La seconde, les données douanières, se cantonne aux biens mais permet de réaliser une analyse plus récente et plus fine : échanges par famille de produits, par zone de provenance/destination et par volume ou valeur. Ces données sont provisoires sur les deux dernières années. Ne portant que sur les échanges de biens, elles excluent le transport spatial qui correspond à des services rendus aux sociétés propriétaires des satellites. Par ailleurs, la classification « MIG » (Main Industrial Groupings : principaux regroupements industriels) est utilisée. La ventilation MIG définit cinq groupes d’activités : les biens d’investissement, les biens de consommation durables31, les biens de consommation non durables32, les biens intermédiaires33  et l’énergie. Les activités qui sont exclues de cette classification sont regroupées dans la catégorie « Hors MIG » ou « Autres biens ».
31 Bien de consommation qui est destiné à un usage constant ou répété, dont la valeur d’utilisation ne s’amenuise qu’au cours d’une période relativement longue et qui est destiné à satisfaire directement ou indirectement un besoin. On regroupe dans cette catégorie, par exemple, les appareils électroménagers et les véhicules.
32 Bien de consommation qui fait l’objet d’achats répétés et qui est détruit rapidement après son achat. On trouve, entre autres, dans cette catégorie, les aliments.
33 Un bien intermédiaire est un bien appelé à être transformé ou détruit par une entreprise, dans le but de produire des biens finaux. Ces biens intermédiaires sont des matières premières ou des semi-produits.
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