Page 180 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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Section 5
Le microcrédit225
Le microcrédit favorise une sortie de la précarité en palliant les difficultés de financement et incite à l’officialisation du travail informel. Il contribue à améliorer les conditions de travail, permet une meilleure couverture sociale et soutient la création d’entreprises. En ce sens, il constitue une réponse à l’exclusion, notamment bancaire.
Avec un taux de chômage élevé (13,1 % en 2022) et de nombreux bénéficiaires du RSA (près d’un tiers de la population active âgée de 15 à 64 ans), couplés à un faible niveau de bancarisation (0,5 compte de dépôts à vue par habitant contre plus du double aux Antilles) et à une économie informelle importante, le microcrédit trouve tout son sens en Guyane. Il s’adresse ainsi avant tout à une population précaire : en 2021, 60 % des clients de l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) perçoivent les minimas sociaux et 33 % sont sans diplôme.
Le microcrédit s’organise autour de plusieurs réseaux non bancaires : l’Adie, les plateformes Initiative Centre-Est Guyane (ICEG) et Initiative Ouest Guyane (IOG) qui représentent le réseau Initiative France, et le Réseau Entreprendre Guyane (REG). Bpifrance est venue renforcer l’offre de financement avec le Prêt de Développement Outre-Mer (PDOM) lancé en juillet 2017.
Les banques traditionnelles financent quant à elles peu de projets directement sous la forme du microcrédit. En effet, l’accès à un guichet bancaire et aux services financiers est difficile dans une grande partie du territoire. D’autre part, le microcrédit est peu rentable, relativement risqué et les garanties apportées par les débiteurs souvent insuffisantes (faiblesse des fonds propres, plan de financement déséquilibré, projet inadéquat ou non viable, etc.). En revanche, les banques sont des partenaires essentiels aux organismes de microcrédit car elles assurent leur refinancement (notamment l’AFD qui finance les holdings des IMF226). De plus, l’expertise des organismes de microcrédit permet aux porteurs de projet de bénéficier de crédits bancaires qui complètent les financements, soit par un microcrédit classique soit par un prêt d’honneur.
L’accompagnement personnalisé à tous les stades du projet financé (création, reprise ou développement d’entreprises) constitue un élément clé du succès du microcrédit. Une diversité de structures et de dispositifs d’accompagnement agit ainsi pour une meilleure information sur la création d’entreprise, un recensement des porteurs d’idées, une formalisation et un dimensionnement adaptés du projet, ou encore une mise à disposition d’équipements.
225 Cf. note de l’IEDOM relative au microcrédit en Guyane: https://www.iedom.fr/guyane/publications/etudes- thematiques/article/le-microcredit-en-guyane-6717.
226 IMF désigne une Institution de microfinance qui est une entité (ONG, association, mutuelle, coopérative, société commerciale, etc.) délivrant des services financiers de proximité à des populations ayant des difficultés d’accès au système bancaire traditionnel. Ces structures sont autorisées à refinancer leur activité par des fonds propres ou par des fonds empruntés auprès des banques et des sociétés de financement.
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