Page 158 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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Section 3
Les conditions d’exercice de l’activité bancaire
1. Les taux d’intérêt
1.1 LES TAUX DIRECTEURS ET LES AUTRES DÉCISIONS DE POLITIQUE MONÉTAIRE
Cette partie est extraite du Rapport annuel de la Banque de France 2022.
Normaliser la politique monétaire pour revenir vers la stabilité des prix
Après la vigoureuse reprise de l’activité en 2021, le renchérissement des prix de l’énergie provoqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie a conduit à une accélération de l’inflation, d’une ampleur inédite depuis plusieurs décennies. Pour y faire face, l’Eurosystème – dont la Banque de France fait partie – a normalisé la politique monétaire en interrompant ses programmes d’achats de titres et en relevant ses taux d’intérêt.
La lutte contre l’inflation est notre responsabilité et l’objectif premier de notre mandat
L’Eurosystème a pour objectif la stabilité des prix, entendue comme une inflation de 2 % à moyen terme. Les risques de déflation entre 2014 et 2021, renforcés par l’émergence de la pandémie de la Covid en 2020, ont nécessité une politique monétaire très accommodante :
• les taux d’intérêt ont été amenés à des niveaux historiquement bas pour assurer des conditions de financement favorables aux ménages et aux entreprises ;
• la mise en place des programmes d’achats de titres par les banques centrales a permis d’injecter la liquidité nécessaire au bon fonctionnement de l’économie.
En 2022, la résurgence de l’inflation et sa propagation à de nombreux biens et services, avec les conséquences mentionnées précédemment de baisse du pouvoir d’achat pour les ménages et de profitabilité pour les entreprises, ont exigé, et exigent toujours, une réaction déterminée pour la ramener vers 2 %. Cela a conduit à un changement d’orientation de la politique monétaire par rapport à celle qui avait été menée jusqu’alors et pendant près d’une décennie. La normalisation de la politique monétaire en 2022 est la première étape de cette lutte contre l’inflation. Elle sera suivie d’une deuxième étape en 2023, avec la poursuite de la hausse des taux directeurs et la réduction de la taille du bilan de l’Eurosystème.
Le retrait des mesures non conventionnelles et les hausses de taux directeurs
En 2022, l’action monétaire de l’Eurosystème a d’abord été marquée par l’abandon progressif des mesures de soutien mises en place à partir de 2015 pour lutter contre une inflation trop basse, puis renforcées en 2020 pour contrer les impacts négatifs de la crise sanitaire sur l’économie et l’inflation. Les achats nets d’actifs ont été arrêtés en avril pour ceux qui avaient été menés dans le cadre du programme d’achats d’urgence face à la pandémie (pandemic emergency purchase programme, PEPP), et en juillet pour ceux du programme d’achats d’actifs (asset purchase programme, APP).
Les conditions des opérations ciblées de refinancement à plus long terme (targeted longer‐term refinancing operations, TLTRO) ont été recalibrées en octobre, contribuant à la normalisation des coûts de financement des banques et éliminant les obstacles au
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