Page 128 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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des dispositifs « regroupés » de traitement des eaux usées (capacité de 15 à plus de 1 000 EH). Enfin, l’assainissement individuel, par des dispositifs de type fosse septique, voire une absence de dispositif d’épuration. Cela concerne à la fois les zones urbaines et les villages de l’intérieur. Les habitants des petits villages amérindiens du Maroni et de l’Oyapock utilisent traditionnellement le fleuve.
En outre, la Guyane accuse un retard certain en matière de gestion des déchets d’assainissement (sable, graisse, boues, matières de vidange, etc.). Deux principales options permettraient de gérer ces déchets : la valorisation agricole par épandage ou l’enfouissement.
3. La gestion des déchets
La collecte, le traitement et la valorisation des déchets constituent un enjeu important en Guyane, encadré par le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets (PRPGD). Ils relèvent de la compétence des EPCI et génèrent une des dépenses principales de ces derniers, qui peinent à réunir les recettes suffisantes à leur mise en place. Selon l’AFD165, entre 9 % et 43 % de leur budget de fonctionnement sont consacrés à cette fin : des disparités fortes existent entre les intercommunalités. Le financement de la gestion des déchets est notamment contraint par une base imposable insuffisante166. Dans les communes les plus isolées, ce service public fait en réalité l’objet d’une compétence partagée des collectivités, ce qui ne se traduit pas nécessairement par un budget correspondant.
De surcroît, les EPCI font face à des enjeux liés à l’étendue et à l’accessibilité des territoires administrés : surcoûts de transport, échanges transfrontaliers informels et dispersion des zones d’habitat. S’ajoutent à ce constat les zones d’habitat informel où le service de collecte n’existe pas.
En outre, les infrastructures de gestion de déchets, en particulier destinées à leur stockage, sont manquantes. La mise en œuvre de leviers d’optimisation s’avère donc être un défi majeur pour le territoire. Parmi ces leviers figurent le développement du réseau de déchèteries, l’augmentation du tonnage collecté ou encore la valorisation des déchets (la collecte sélective étant un dispositif encore récent sur le territoire).
Selon l’ADEME, la production globale de déchets représente environ 120 000 tonnes par an (hors déchets du BTP). Autrement dit, un Guyanais produit plus de 420 kg de déchets par an, dont plus de la moitié composée d’ordures ménagères.
La transition vers davantage d’économie circulaire peut être un des moyens à mettre en œuvre pour améliorer la gestion des déchets et mieux maîtriser les coûts. La planification demeure également un chantier à développer, notamment à travers le Plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés ou encore le Plan régional de gestion des déchets dangereux élaborés par la CTG.
165 AFD : Observatoire des communes et des EPCI de Guyane, 2022.
166 Les recettes associées proviennent de la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères), de la redevance spéciale (payée par les entreprises) et de subventions.
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