Page 129 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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À l’heure actuelle, les carences en matière de gestion des déchets engendrent de nombreux dépôts sauvages et des décharges illégales. La justice s’est saisie à plusieurs reprises de cette problématique167, qui entraîne une dégradation de l’environnement.
   L’économie verte en Guyane
L’enjeu fondamental du territoire consiste à concilier son développement socio-économique (impliquant une planification urbaine capable de répondre au déficit d’infrastructures et à la croissance démographique) avec la préservation des milieux naturels et des ressources. La politique environnementale en Guyane sous-tend donc l’économie verte, qui recouvre deux aspects : la régulation des activités classiques par des procédés moins polluants et consommateurs et la valorisation des éco- activités, dont la finalité repose sur la protection de l’environnement ou la gestion durable et soutenable des ressources168.
D’une part, la politique environnementale en Guyane vise à garantir la sauvegarde de son patrimoine naturel169 et encadrer son urbanisation. À ce titre, un parc naturel régional, un parc amazonien, ainsi que
six réserves naturelles ont été délimités. Afin d’en préserver la singularité du territoire, l’État est détenteur de 96 % des espaces naturels et 100 % des espaces forestiers guyanais. La règlementation en matière d’aménagement du territoire intègre la protection de cette biodiversité, préconisant un principe ERC170 (éviter, réduire et compenser). Les projets doivent aussi prendre en compte le changement climatique, porteur notamment de risques de submersions chroniques171. Le littoral, où vit plus de 80 % de la population, est particulièrement vulnérable à ces risques.
D’autre part, de nombreux secteurs sont directement ou indirectement liés à l’exploitation des ressources naturelles en Guyane (agriculture, pêche, extraction minière, bois, énergie, agro-alimentaire, écotourisme, etc.). La politique environnementale vise à gérer durablement ces dernières, et comprend un large spectre d’acteurs, d’actions et d’orientations stratégiques. À titre d’exemple, l’ONF, en tant que gestionnaire du domaine forestier, assure une production de bois respectueuse de sa valeur environnementale. De même, la lutte contre l’orpaillage illégal et la pêche illégale a notamment pour objectif de pérenniser les ressources halieutiques, d’empêcher une dégradation irréversible et incontrôlée des sols, de l’eau et de la forêt et de faire respecter la réglementation environnementale en la matière. Enfin, l’objectif d’une plus grande autonomie énergétique, fortement lié à l’utilisation du bois et de l’eau pour la production d’énergies renouvelables, figure parmi les exemples phares de développement d’éco-activités en Guyane172.
  167 L’existence de décharges illégales dans l’Ouest guyanais a notamment fait l’objet d’une condamnation pour manquement de l’État, prononcée par la Cour de justice de l’UE en 2007.
168 Source : Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
169 La Guyane, recouverte à 96 % par la forêt amazonienne, héberge à elle seule autant d’espèces de vertébrés que l’Europe entière ainsi que 5 500 espèces de plantes vasculaires. C’est l’une des régions au monde où la ressource en eau est la plus abondante : 736 260 m3/an/hab contre 3 370 m3/an/hab en France hexagonale.
170 https://www.ecologie.gouv.fr/eviter-reduire-et-compenser-impacts-sur-lenvironnement 171 Rapport Guyaclimat 2022.
172 https://www.iedom.fr/guyane/publications/etudes-thematiques/article/l-economie-verte.
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