Page 126 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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La concentration de la population sur la bande littorale et urbaine est à l’origine d’une structuration spécifique de la production et de la distribution de l’eau potable. La production d’eau potable provient à 98 % d’eaux de surface, qui demandent un traitement plus complexe que les eaux souterraines. À titre de comparaison, 60 % de l’eau potable en France hors DROM est d’origine souterraine. Les captages d’eau de surface alimentent ainsi les bourgs les plus importants, tandis que les captages d’eau souterraine sont reliés aux plus petits bourgs.
À l’exclusion des 4 communes en régie157, la gestion de la production et de la distribution de l’eau potable sont assurées par la Société guyanaise des eaux (SGDE) pour 18 communes de Guyane, soit en gérance158, soit par contrat d’affermage159. Le territoire dispose de 73 captages d’eau, 43 stations de traitement et 65 unités de distributions.
La compétence en matière d’eau potable et d’assainissement est traditionnellement confiée aux communes, sauf pour celles de la CACL (Communauté d’Agglomération du Centre Littoral) où elle est se situe au niveau intercommunal. L’assainissement non collectif des communes de la CCDS (Communauté de Communes Des Savanes) est également assuré au niveau intercommunal.
1.2 CONSOMMATION ET ACCÈS AU RÉSEAU
En 2018160, 12,3 millions de m3 ont été consommés par 68 896 clients. La consommation d’eau se concentre autour de trois zones. En 2015, le périmètre administré par la CACL représentait 68 % de la consommation, contre 14 % pour la commune de Kourou et 10 % pour celle de Saint-Laurent-du-Maroni. Le reste des communes comptait pour environ 8 % de la consommation totale. Le prix moyen de l’eau potable s’élève à 2,40 €161 contre 2,12 € au niveau national.
Le manque d’infrastructures et de planification, couplé à des besoins d’investissement importants, rend l’accès à l’eau inégal sur le territoire. Des analyses réalisées par l’Agence régionale de santé (ARS) indiquent que six communes (Camopi, Papaïchton, Apatou, Mana, Iracoubo et Roura) sont dotées d’infrastructures de captage qui ne satisfont plus les normes de qualité. De plus, les estimations162 portent à environ 14 % la part des logements ne disposant pas d’accès à l’eau courante, avec de fortes disparités territoriales. En effet, le taux de non-raccordement moyen des logements par commune est relativement faible au sein de la CACL (bien que les besoins restent importants) et particulièrement élevé dans la CCOG (Communauté de Communes de l'Ouest Guyanais)163. Ces situations concernent
157 Les communes disposant d’un service en régie sont Saül, Saint-Élie, Camopi et Ouanary.
158 Les 3 communes en gérance sont Awala-Yalimapo, Grand-Santi, et Papaïchton.
159 Dans ce cas, la SGDE est responsable de la distribution et de l’entretien du réseau existant, mais ce sont les autorités publiques qui restent responsables des nouveaux investissements et de l’extension du réseau aux ménages non connectés.
160 Les dernières données disponibles datent de 2018 pour la Guyane et de 2022 pour le niveau national. Source : SISPEA. 161 Le prix de l’eau potable est très variable selon les communes, du fait des contraintes liées à la géographie du territoire. 162 Basées sur les recensements des logements de l’Insee, millésimes 2017 et 2019. Source : AFD.
163 À titre d’exemple, le taux de non-raccordement pour la CACL varie entre 2 % et 19 % (les besoins demeurent importants du fait de la forte densité de l’aire urbaine de Cayenne), tandis que pour la CCOG, il est compris entre 26 % et 81 % selon les communes. Sources : Insee et AFD.
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