Page 116 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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biomasse de Saint-Georges de l’Oyapock et de Cacao, celles-ci utilisant des connexes d’exploitation146 à hauteur de 34 000 m3 en 2022.
Les prix de vente des bois sur pied et façonnés sont restés stables sur l’année, avec une moyenne à 35 €/m3 pour le bois sur pied, de 131 €/m3 pour le bois façonné et de 8,92 €/t pour le bois énergie sur pied.
Au total, cinq principaux exploitants se partagent 94 % du volume des ventes. L’activité de première transformation est également relativement concentrée puisque les principales scieries traitent plus de 90 % des volumes exploités.
Le marché du bâtiment constitue le premier débouché du matériau bois en Guyane. Les produits élaborés par la seconde transformation sont absorbés en quasi-totalité par le marché local mais ne couvrent qu’une faible partie des besoins en produits manufacturés.
1.4 LES SOUTIENS À LA FILIÈRE
Selon la CRFB, l’équilibre économique des entreprises de la filière est fragile, à cause des coûts importants de gestion et d’exploitation forestière, de la mise en œuvre des normes environnementales, de la forte dépendance à la commande publique, de la faible valorisation de la ressource et de l’étroitesse des marchés. Les prix des carburants, représentant une part importante des coûts d’exploitation, conditionnent notamment la marge des entreprises.
L’État s’est engagé dans le cadre des accords de Guyane à soutenir la filière via une compensation des surcoûts subis par les entreprises de l’exploitation du bois et de la première transformation (3,5 M€/an). Ce plan d’urgence a également abouti à l’obligation d’utiliser le bois guyanais dans les constructions faisant appel à des aides ou fonds publics (à hauteur de 12 % du montant des travaux), dont 80 % de bois labellisés BGF (Bois Guyane française). 20 % des constructions de logements sociaux doivent également arborer une ossature bois.
Afin de développer sa compétitivité, la filière a également bénéficié des aides du PDRG 2014- 2020, financées notamment par le FEADER et la CTG. Les mesures représentaient un montant total de 25,7 M€. Le secteur forêt-bois bénéficie également du FEDER.
1.5 LA FILIÈRE BOIS-ÉNERGIE
La biomasse constitue un relais de croissance pour la filière bois. L’enjeu principal de la production d’énergie par des centrales biomasses réside dans la valorisation des coproduits de sciage et d’exploitation forestière, ainsi que des produits des défriches urbaines et agricoles. La biomasse pourrait être approvisionnée également par l’exploitation de plantations dédiées à la production de bois énergie.
Selon la révision de la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED III), la combustion de biomasse issue de forêts primaires ne doit plus être considérée comme produisant une énergie renouvelable, sortant alors de l’éligibilité à des subventions publiques. Cette directive aurait pu remettre en question la viabilité de nombreux projets du territoire, mais la Guyane bénéficie d’une dérogation jusqu’en 2047. Bien que cette dérogation réponde aux objectifs de la
146 Matière première non exploitable pour l’activité principale (chute de sciage, arbres abîmés ou creux, etc.), pouvant être valorisée par la filière biomasse.
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