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Tobias Adrian (FMI) et Ceyla Pazarbasioglu (Banque mondiale) - 15 juin 2020
Le violent choc macrofinancier causé par la pandémie continue de faire tanguer l’économie mondiale et met à rude épreuve aussi bien les banques que les emprunteurs. Pour tenter de surmonter des difficultés sans précédent, les autorités de contrôle doivent agir de façon décisive pour faire en sorte que les systèmes bancaires continuent à servir l’économie réelle, tout en préservant la stabilité financière. Le présent article présente neuf recommandations que le FMI et la Banque mondiale ont formulées conjointement pour aider les autorités de contrôle à s’orienter dans cette conjoncture inédite, et les appelle à faire preuve de vigilance vis-à-vis des mesures qui ne seraient pas conformes aux normes internationales. Cela est indispensable pour éviter que la crise sanitaire et économique ne se transforme en crise financière.
En soutenant les emprunteurs touchés et en maintenant le flux de crédit au secteur réel, tout en préservant la stabilité financière, le secteur bancaire intervient de manière décisive pour amortir le choc macroéconomique et financier sans précédent causé par la pandémie. Le système bancaire mondial est bien plus solide aujourd’hui que lors de la crise financière de 2008, grâce à la mise en œuvre des réformes de la réglementation financière initiées par le G-20. Cependant, au fur et à mesure qu’à de graves problèmes de liquidité succéderont des problèmes structurels de solvabilité, les emprunteurs seront de plus en plus nombreux à faire défaut et le secteur bancaire sera soumis à une pression croissante. La situation économico-financière pourrait alors pâtir de nouveaux chocs. Les doutes persistants quant à la durée et à l’impact définitifs de ces chocs posent de sérieuses difficultés aux autorités de contrôle bancaire.
En mai 2020, un mois toujours marqué par des mesures de confinement liées au COVID-19, le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 0,1%, contre 0,3% en avril. Un an auparavant, il était de 1,2%. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 0,6% en mai 2020, contre 0,7% en avril. Un an auparavant, il était de 1,6%. Ces chiffres sont publiés par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Estonie (-1,8%), au Luxembourg (-1,6%), à Chypre et en Slovénie (-1,4% chacun). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Pologne (3,4%), en Tchéquie (3,1%) et en Hongrie (2,2%). Par rapport à avril, l’inflation annuelle a baissé dans vingt États membres, est restée stable dans deux et a augmenté dans cinq autres.
La pandémie de COVID-19 a provoqué la récession la plus grave jamais observée depuis près d’un siècle et fait des ravages en termes de santé, d’emploi et de bien-être des citoyens, selon la dernière édition des Perspectives économiques de l’OCDE. Alors que les restrictions sont progressivement levées, la voie de la reprise économique apparaît très incertaine, et vulnérable à une deuxième vague de l’épidémie. Il ressort du rapport qu’il sera indispensable de renforcer les systèmes de santé et d’aider les personnes et les entreprises à s’adapter au monde de l’après-COVID. Les mesures d’endiguement imposées par la plupart des gouvernements étaient nécessaires pour ralentir la propagation du virus et réduire le nombre de pertes en vies humaines, mais elles ont aussi entraîné une interruption de l’activité dans de nombreux secteurs et provoqué beaucoup de dégâts dans l’économie.
Pour l’année 2019, avant la crise du COVID-19, les départements et collectivités d’outremer (DCOM) ont consolidé un rattrapage parfois entamé depuis peu ; l’Indicateur du climat des affaires a affiché des évolutions hétérogènes entre les DOM. Dans l’océan Indien, l’ICA a été bien orienté sur l’ensemble de l’année tandis que dans le bassin Antilles-Guyane, il s’est progressivement dégradé en Guadeloupe et en Guyane mais est en nette amélioration en Martinique. Par ailleurs, les prix ont progressé de façon très modérée dans l’ensemble des DCOM (+0,9 % en moyenne) en 2019 du fait de la faible hausse, voire de la contraction dans certains territoires du prix des produits manufacturés. Si l’évolution des prix demeure corrélée à celle observée au niveau national, leur progression a été moins marquée que dans l’Hexagone (+1,2 %). Toutefois, la perception d’une vie chère demeure en raison d’un différentiel de prix toujours présent et de la persistance d’inégalités de revenus. Les marchés du travail ultramarins ont affiché quant à eux une nette amélioration en 2019. Le nombre de demandeurs d’emploi a sensiblement reculé dans le bassin Antilles-Guyane et à La Réunion alors que la formalisation de l’emploi se poursuit à Mayotte. Cette amélioration s’est parallèlement traduite par une baisse quasi généralisée du taux de chômage dans les DCOM en 2019.