L’activité bancaire et financière de la Guadeloupe s’organise autour de différents réseaux d’établissements financiers, installés localement (EFIL) ou non (EFNIL). La place bancaire totalise 15 établissements financiers au 31 décembre 2023.

Suite à l’ordonnance n° 2013-544 du 27 juin 2013 relative aux établissements de crédit et aux sociétés de financement modifiant le statut d’établissement de crédit et instituant le statut de société de financement, les établissements du secteur bancaire agréés par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) relèvent depuis 2014 de l’un des statuts juridiques suivants :

• établissement de crédit : délivré à des entités qui effectuent cumulativement des opérations de crédit, d’intermédiation financière et de réception de fonds remboursables du public.

• société de financement : délivré aux entités qui effectuent uniquement des opérations de crédit.

• établissement de crédit spécialisé : accordé aux ex-sociétés financières qui n’ont pas fait de demande d’agrément pour devenir des sociétés de financement et qui réalisent cumulativement des opérations de crédit, d’intermédiation financière et « d’émission continue d’obligations et d’autres titres comparables ».

Outre ces établissements, peuvent également intervenir les établissements de paiement et les établissements de monnaie électronique, qui ne fournissent que des prestations de services de paiement, à l’exception de la délivrance de formules de chèques.

Certains établissements qui interviennent dans les certaines géographies ultramarines ont des statuts qui ne relèvent d’aucun de ces statuts, mais peuvent néanmoins effectuer des opérations de banque. Ainsi, par exemple, la Caisse des Dépôts et consignations (CDC) qui est un établissement à « statut particulier » ou la Banque européenne d’investissement (BEI) qui est une « institution européenne ».

En 2023, les effectifs du secteur bancaire connaissent une légère baisse, avec un total de 1 668 salariés, soit une diminution de 1,5 % par rapport à 2022. Parmi eux, 59,3 % sont employés au sein des banques mutualistes, 28,9 % dans les banques AFB et 11,7 % dans les autres établissements.

Une baisse tendancielle des effectifs est observée depuis 2012, dans un contexte de restructuration du paysage bancaire et de rationalisation des coûts d’exploitation. En effet, le repli des effectifs des établissements de crédit provient des plans de départs volontaires, du non-remplacement des départs à la retraite ou encore de la mutualisation ou l’externalisation de fonctions support .

En dix ans, les effectifs bancaires ont ainsi diminué de 17,1 % en Guadeloupe (-344 emplois). En 2023, si les ressources humaines des banques mutualistes augmentent (+3,8 % sur un an), celles des banques AFB connaissent une baisse considérable de 12,5 % sur un an, imputable à la fermeture d’un établissement financier localement. Les autres établissements enregistrent pour leur part une diminution de 4,4 % sur un an.

Par ailleurs, sur la place bancaire guadeloupéenne, la concentration du marché du crédit et de la collecte de dépôts est élevée en dépit de la présence de nombreux acteurs. En 2023, les parts de marché cumulées des trois principaux établissements de crédit représentent 53,3 % de l’octroi de crédits (soit +4,4 points sur un an) et 69,5 % de la collecte de dépôts (+1 sur un an).

En 2023, après cinq années consécutives en baisse, la concentration sur le marché du crédit rebondit. Le marché des collectivités locales fait l’objet d’un bond statistique en 2023 (94,7 %), en raison d’un nombre déjà faible d’intervenants, ayant encore diminué au cours de l’année, ainsi que des spécificités de cette clientèle. En revanche, la concentration est moins marquée sur le segment des entreprises (58,0 %) ou encore sur celui des particuliers (62,4 %) où l’ensemble des acteurs intervient. Regroupant un nombre plus faible d’acteurs, le marché de la collecte est structurellement plus concentré que celui des crédits. Sur les 5 dernières années, cette concentration s’est même accentuée (+3,7 points).