Page 88 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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surcroît, la hausse des prix des intrants et des carburants, accroissant les coûts de production, a été une difficulté additionnelle pour le secteur. Il en résulte une baisse réelle de la production végétale et un ralentissement de la production de volailles et d’œufs.
En dépit de ces conditions défavorables, une progression de l’agriculture est globalement enregistrée au regard des conclusions du dernier recensement agricole. La culture des agrumes et l’élevage bovin extensif se sont développés, notamment grâce au développement de la restauration hors domicile, aux attributions foncières, à l’augmentation des exploitants déclarants à la PAC (Politique agricole commune) et aux mesures de défiscalisation. La part de la production végétale structurée dans la consommation est également en croissance. De même, l’agro- transformation s’avère de plus en plus attractive et de nouveaux projets collectifs et groupements de producteurs voient le jour.
2.1 LA PRODUCTION AGRICOLE
2.1.1 Les structures de production du secteur
Le nombre d’exploitations agricoles en Guyane est en croissance constante depuis trois décennies. 6 135 exploitations agricoles sont dénombrées en 2020, contre 5 983 en 2010 (soit une hausse de 2,5 % en dix ans)94. Si les micro exploitations demeurent largement majoritaires (représentant les trois quarts des exploitations totales), c’est le nombre de grandes exploitations qui augmente le plus (triplant sur la période 2010-2020). Dans un contexte de croissance démographique soutenue, la demande intérieure est soumise à une forte pression, dynamisant ainsi la production locale mais également les importations.
D’autre part, le secteur agricole guyanais est caractérisé par la prédominance de l’informel et reste contraint par le climat et les maladies95. Il se structure autour de trois pôles :
 Les exploitations traditionnelles, localisées le long des fleuves du Maroni et de l’Oyapock (pratique de l’abattis-brûlis96 par plus de 80 % des exploitants pour une production majoritairement vivrière97).
 L’élevage de bovins, dans les zones de savane littorale.
 Les exploitations maraîchères de Cacao et Javouhey.
2.1.2 La progression de la Surface Agricole Utilisée (SAU) : un enjeu pour la Guyane
La majorité des titres fonciers agricoles est détenue par l’État et les loyers annuels sont fixés par arrêté préfectoral98. L’État détenant 66 % des surfaces agricoles99, la progression de la
94 Recensement agricole 2020.
95 Le psylle (pouvant contaminer les agrumes) ainsi que la peste porcine pourraient compromettre la biosécurité des produits agricoles guyanais.
96 Espaces forestiers abattus puis mis en culture après brûlis pour 2 à 3 ans, qui seront ensuite restitués à la forêt au profit d’autres zones à déboiser.
97 Culture de tubercules, de légumes et de plantations fruitières semi-permanentes.
98 Insee Conjoncture Guyane n° 2 — juin 2016, p. 20-21.
99 Il est communément admis que l’État détient 94 % du foncier en Guyane. Cependant, il convient de souligner que sa propriété dépend de la nature de ces terrains : dans le détail, il détient 100 % des espaces forestiers et 96 % des espaces naturels. Les espaces urbanisés ou urbanisables et les espaces ruraux habités sont majoritairement détenus par des acteurs privés et les collectivités territoriales. Source : AFD, observatoire des communes et des EPCI, 2022.
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