Page 123 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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2.5 UNE PÉRÉQUATION INDISPENSABLE AU TERRITOIRE
Les coûts de production d'électricité en Guyane, comme ceux des autres DROM et de la Corse, sont sensiblement supérieurs à ceux de la France continentale. Au nom de la solidarité nationale, les consommateurs de ces zones non interconnectées (ZNI) bénéficient d'une péréquation tarifaire : les surcoûts des opérateurs historiques des ZNI font l'objet d'une compensation par l'État. En 2022, cette péréquation tarifaire s’élève à près de 2,2 Mds€, dont 233,2 M€ pour la Guyane.
La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a calculé un coût moyen de production de 312,5 €/MWh pour le territoire en 2019, contre 197,9 €/MWh pour la Corse et 256 €/MWh en moyenne pour les Outre-mer. À ces coûts, il faut ajouter ceux d’acheminement, d’approvisionnement en capacité et de commercialisation. Dans son rapport publié en février 2017, la CRE relève par ailleurs des coûts de production de 110 €/MWh pour le barrage hydroélectrique de Petit-Saut, de 450 €/MWh en moyenne pour les installations photovoltaïques, et entre 425 et 600 €/MWh pour les installations thermiques.
2.6 DE NOMBREUX PROJETS ÉNERGÉTIQUES
Selon la Direction générale des Territoires et de la Mer (DGTM), la Guyane dispose d’un potentiel en énergie renouvelable intéressant de par sa variété (hydraulique, solaire, biomasse et éolien) et par sa quantité exploitable. Ainsi, une puissance de près de 250 MW supplémentaires doit émerger d’ici à 2030, afin d’atteindre l’objectif fixé par la PPE.
Le centre spatial guyanais, qui représente à lui seul 13 % de la consommation électrique, souhaite construire deux parcs photovoltaïques et deux centrales biomasse, pour atteindre 90 % d’énergie renouvelable consommée d’ici à 2025. L’un des deux parcs photovoltaïques (4,2 MW), construit par l’entreprise Voltalia, devrait voir le jour en juillet 2024.
S’agissant des centrales biomasse, la PPE de Guyane s’appuie largement sur leur développement, prévoyant une production de 60 MW d’ici à 2028. Pour rappel, jusqu’à décembre 2020, la production par biomasse n’était assurée que par la centrale Voltalia de Kourou (1,7 MW). Depuis, la commune de Cacao dispose elle aussi d’une centrale de 5,1 MW. Trois nouvelles centrales de ce type devraient voir le jour à Montsinéry-Tonnégrande, Iracoubo et Petit-Saut. Cette dernière deviendra la plus grande de Guyane (10,6 MW) et permettra de valoriser les bois immergés par le barrage.
Un autre projet de centrale de Voltalia devrait être terminé en 2023 dans l’Ouest : le projet Sable Blanc, débuté en novembre 2021. Cette centrale de production photovoltaïque, d’une puissance de 5 MW, sera adossée à une unité de stockage par batteries lithium-ion d’une capacité de 10,6 MWh. Elle pourra ainsi subvenir aux besoins électriques de près de 3 000 habitants.
Le projet de centrale électrique de l’Ouest guyanais (CEOG), réalisé par HDF Energy, a quant à lui débuté en septembre 2021. Cette centrale photovoltaïque de 55 MW doit alimenter 10 000 foyers. L’électricité sera transformée par hydrolyse de l’eau et l’hydrogène produit sera stocké dans des bouteilles de gaz, permettant une production en continu. Cette centrale disposera d’une des plus grandes capacités de stockage au monde (140 MWh). L’implantation du projet suscite néanmoins la contestation du village amérindien voisin « Prospérité ».
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