Page 110 - Rapport annuel économique 2022 - Guyane
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considérablement la demande en matière d’infrastructures scolaires. De même, les équipements sanitaires demeurent insuffisants par rapport à la taille de la population.
En conséquence, le BTP constitue un relai de développement crucial pour le territoire.
2.2 UNE PÉNURIE DE LOGEMENTS QUI FAVORISE L’URBANISATION SPONTANÉE
Selon l’Insee, en 2019, la Guyane compte 94 768 logements, en augmentation de 22,1 % par rapport à 2013. Les résidences principales représentent 86,6 % de l’ensemble, dont 32,8 % en état de suroccupation. En parallèle, une étude de la DGTM de 2018 estime à 24 % la part de la population vivant dans un secteur d’habitat potentiellement indigne sur l’année 2016. L’Agence d’Urbanisme et de Développement de la Guyane (AUDeG) dénombre quant à elle 37 287 logements spontanés139 sur les communes du centre littoral, à Kourou, Mana et Saint-Laurent en 2015, soit 41 % du bâti total sur le périmètre d’étude. Ces constructions spontanées sont en progression de 6 % par an entre 2011 et 2015.
Ces grandeurs illustrent la pénurie de logements du territoire, accentuée par la forte démographie. Les besoins sont ainsi trois fois plus élevés qu’en Martinique et en Guadeloupe. Les surfaces des habitations sont par ailleurs plus petites alors que les ménages sont plus grands. Pour pallier ces problèmes, l’Insee et la DGTM140 estiment qu’entre 4 400 et 5 200 logements par an doivent être construits et réhabilités à horizon 2040, incluant entre 30 000 et 35 000 logements aidés. Selon les deux structures, un effort particulier doit être consacré à la construction de logements dans l’Ouest guyanais.
Concernant les logements spontanés, leurs occupants s’exposent de surcroît à des risques naturels, technologiques ou juridiques. L’urbanisation spontanée constitue également un manque à gagner pour les pouvoirs publics en matière de ressources fiscales. Enfin, le manque de planification urbaine entrave l’utilisation durable des ressources agricoles et foncières et accentue leur dégradation rapide et coûteuse.
2.3 UN DÉVELOPPEMENT NÉCESSAIRE DU LOGEMENT SOCIAL141
Selon l’AUDeG, 80 % de la population guyanaise est éligible à un logement social. Le développement de ce dernier est donc devenu primordial pour faciliter l’accès des ménages à faibles revenus à un logement décent. En 2021, la Guyane compte 20 020 logements locatifs sociaux, gérés par trois bailleurs sociaux historiques : SIMKO, SIGUY et SEMSAMAR. Le parc social croît de 3,4 % par an sur la période 2016-2021. La production prévue d’ici 2026 concerne 6 541 logements supplémentaires à l’étude ou en chantier.
Le parc social est inégalement réparti sur le territoire guyanais, la CACL en regroupant les deux tiers. Du fait de la croissance démographique forte à l’Ouest, un rééquilibrage a été amorcé. Ainsi, la CCOG a le taux de croissance annuel de construction de logements sociaux le plus élevé
139 « L’urbanisation spontanée en Guyane : recensement du phénomène en 2015 », novembre 2018, AUDeG. Sont qualifiés de spontanés les logements de plus de 20 mètres carrés, non cadastrés, et construits sans autorisation.
140 Selon une étude réalisée conjointement en 2017 sur les besoins de logement en Guyane pour les 10 prochaines années. 141 Les données présentées dans cette partie sont extraites de l’Atlas du parc social de la Guyane, AUDeG, 2022.
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