Encore convalescente après l’ouragan Irma de mi-2017 et la pandémie de la Covid-19 depuis mars 2020, Saint-Martin (partie française de l’ile de Saint-Martin) souffre parfois de la comparaison avec ses deux voisines, Saint Barthélémy et Sint-Maarten la partie néerlandaise de l’île de Saint-Martin. La voisine française distante de 30 km, Saint-Barthélemy, semble à peine ébranlée dans son développement économique par les crises que les deux îles du nord ont traversées récemment. Plus proche encore, Sint-Maarten forte de son aéroport international, de son terminal pour les croisières, de son port en eau profonde ou encore de ses casinos et hôtels modernes affiche un PIB par habitant deux fois supérieur à celui de la partie française et un taux de chômage deux fois moindre.
Pourtant, Saint-Martin dispose d’atouts touristiques indéniables qui attirent une clientèle, d’origine américaine pour l’essentiel, en quête d’authenticité et de charme « à la française ». Elle a prouvé, après le passage d’Irma, la résilience de certaines de ses infrastructures stratégiques (l’aéroport régional de Grand Case et le port de Galisbay ont mieux résisté que leurs homologues de Sint-Maarten - aux dimensions supérieures - et ont permis d’accueillir aussitôt les premiers secours), ainsi que de sa population jeune, parlant couramment l’anglais et apte à manipuler plusieurs devises concomitamment (euro et dollar notamment).
Afin d’assurer aux Saint-Martinois une croissance harmonieuse et durable, il reste donc à relever de nombreux défis tels que : l’effacement définitif des derniers stigmates du passage de l’ouragan Irma (par exemple, l’offre hôtelière n’a pas encore retrouvé le niveau de 2017), la consolidation de son modèle de développement basé sur le tourisme (dont le regain d’activité en 2019, après Irma et avant la crise sanitaire, a confirmé l’attrait de la destination), ou encore la formation et le maintien sur place de sa population la plus jeune. Le développement de Saint Martin pourra tirer parti du soutien de l’État, qui a été présent notamment pendant la crise sanitaire, et de l’Union Européenne à travers l’exploitation de son statut de RUP.
Dans ce contexte, l’IEDOM poursuivra son accompagnement des pouvoirs publics comme des populations à travers une meilleure connaissance économique et financière de leur propre territoire. Le présent ouvrage en est la manifestation : il a, cette année, été profondément réécrit et complété de plusieurs chapitres, en s’appuyant notamment sur la constitution d’un comité d’une douzaine de personnalités locales représentatives des différents secteurs d’activité. De même, l’IEDOM renforcera bientôt à Saint-Martin l’ensemble des missions qu’il offre par ailleurs dans les autres géographies ultramarines où il intervient : collecte de bilans et cotation des entreprises, actions d’éducation budgétaire et financière (EDUCFI) auprès des élèves, facilitation des consultations des fichiers Banque de France et du dépôt d’un dossier de surendettement grâce à la réouverture du Bureau d’Accueil et d’Information (BAI) de Marigot après deux ans de fermeture.