L’année 2020 a été marquée par la crise sanitaire de la Covid-19 et les mesures de restriction qui ont eu des impacts fortement négatifs sur l’activité économique.
Les entreprises, dans leur ensemble, ont été fragilisées, rencontrant notamment de sérieuses difficultés de trésorerie. Toutefois, les dispositifs d’accompagnement et les mesures de soutien de l’État (recours au chômage partiel, moratoires sur les dettes fiscales, douanières et sociales) et du secteur bancaire (prêt garanti par l’État, moratoires sur les échéances de prêts), concomitants à un allègement des restrictions fin juin, ont permis à l’économie de Mayotte de s’inscrire sur une courte durée dans une dynamique de reprise. Pour autant, dans un contexte de circulation active du virus conjugué au maintien de certaines restrictions et de visibilité incertaine sur les mois à venir, l’activité demeure fragile : les chefs d’entreprise ne retrouvent pas la confiance dans l’évolution de leur activité et révisent leurs anticipations à la baisse. Ainsi, l’Indicateur du climat des affaires, en recul en début d’exercice, s’est inscrit en hausse au deuxième trimestre, avant d’enregistrer un léger repli au second semestre.
Si la consommation des ménages résiste à la crise, la volonté d’investir des entreprises se heurte au ralentissement de l’activité. En moyenne, les prix augmentent sur l’année. Les importations de biens pour les entreprises et les ménages enregistrent une nouvelle hausse. L’amélioration du marché de l’emploi n’est qu’apparente : sa formalisation, mise à mal à chaque nouvelle crise, est à nouveau freinée, nombre de demandeurs d’emploi n’ayant pu mettre à jour leur dossier. Les secteurs d’activité ont été inégalement affectés par la crise sanitaire. Le secteur industriel a souffert d’une conjoncture défavorable toute l’année. Après un premier semestre compliqué, l’activité dans le BTP et des services marchands s’est redressée en fin d’exercice. Enfin, en dépit de la résilience de la consommation des ménages, la redynamisation du secteur du commerce ne se confirme pas.
Pour sa part, le dynamisme de l’activité bancaire constaté au cours des dernières années se maintient : la collecte d’épargne se renforce et le soutien du système bancaire au financement de l’économie se poursuit, avec une sinistralité en recul.
Faisant toujours face à la crise sanitaire, Mayotte déplore également un climat social fébrile en raison des problématiques persistantes d’immigration clandestine et d’insécurité. Par ailleurs, pour répondre notamment à la croissance démographique, les enjeux importants de développement demeurent, en particulier en termes d’infrastructures. Ainsi, la relance de l’activité économique dépendra non seulement de l’efficacité des actions et mesures d’accompagnement, mais encore des projets engagés par le secteur public pour répondre aux besoins du territoire.
Par l’élaboration de ce rapport annuel économique, l’IEDOM répond à sa mission d’observatoire économique et financier, et se mobilise pour apporter aux acteurs du développement économique de Mayotte les éléments conjoncturels et structurels, nécessaires à la compréhension des enjeux socio-économiques.