Page 18 - rapport économique Saint-Pierre-et-Miquelon
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Un volume d’affaires résilient
Malgré un climat marqué par de nombreuses incertitudes, l’activité des entreprises résiste en 2022. Les importations en biens des entreprises progressent ainsi de +4,7% à 41,8 millions d’euros après un bond exceptionnel en 2021 (+18,0 %). Fin 2022, les importations à destination des entreprises se situent donc 26,4 % au-dessus de leur niveau d’avant la crise sanitaire. D’abord soutenue par les importations en biens d’équipements (+6,2 %) à 22,4 millions d’euros, la croissance de l’activité se traduit également par la hausse des importations en biens intermédiaires (+2,9 %) à 19,3 millions.
Au contraire, les encours de crédits aux entreprises diminuent de façon significative sur un an à fin décembre 2022 (-17,5 %) mais demeurent à un niveau élevé : 56,2 millions d’euros courants, soit au-dessus de sa moyenne de moyen terme (47,3 millions, 2015-2019).
Un recul des importations hors combustibles
En 2022, les échanges extérieurs de l’archipel sont moins dynamiques que l’année précédente. Si dans l’ensemble la croissance des importations totales en valeur est positive (+8,2%) à 108,1 millions d’euros, celle-ci est principalement attribuable à la hausse des prix, en particulier sur les produits pétroliers : le cours moyen du baril de pétrole Brent augmente de +40,5 % sur un an en 2022, et plus que double (+137,7 %) par rapport à 2020. Dans ce contexte, les importations hors combustibles se tassent (-1,3 %) à 83,7 millions d’euros contre 84,8 millions en 2021, affectées par la baisse des importations à destination des ménages. Les exportations bondissent en valeur (+88,7 %) pour atteindre 8,0 millions d’euros. Ce montant exceptionnel correspond essentiellement à la vente de l’ATR 42-500 d’Air Saint-Pierre à la Colombie. Les exportations halieutiques accusent en revanche une nouvelle baisse. En effet, les produits de la pêche exportés se contractent pour la 3e année consécutive, et ce, plus nettement encore en 2022 à 1,4 million d’euros (-56,7 % après -8,7 % en 2021 et -36,9 % en 2020).
En raison d’une hausse des importations en valeur (+8,2 millions) supérieure à celle des exportations (+3,8 millions), la balance commerciale se dégrade pour atteindre 100,1 millions d’euros de déficit (+4,6 %).
Un bilan sectoriel 2022 contrasté
Le secteur halieutique continue d’afficher des signes de fléchissement. Pour la 3e année consécutive, le volume des prises de pêche diminue (-2,7 %) pour atteindre 2 533 tonnes en 2022. Ce repli s’explique par le déclin de la pêche industrielle en lien avec un nombre de navires limité alors que la croissance de la pêche artisanale se confirme.
Après deux années marquées par la crise sanitaire, la fréquentation touristique étrangère enregistre un rebond en 2022. Grâce à la levée progressive des restrictions de voyage et au retour des escales de croisières sur l’archipel, la fréquentation étrangère atteint 11 999 touristes contre 537 un an auparavant et se rapproche des 13 968 touristes étrangers de 2019 (-14,1 %).
Après un début de reprise amorcé en 2021, le secteur du bâtiment voit son activité se contracter à nouveau. Ainsi, le volume des importations à destination du secteur diminue de - 49,5 % pour retomber à 1 310 tonnes, soit un volume similaire à celui observé en 2020. Cette évolution s’explique dans un contexte de hausse importante des prix des matières premières et de pénuries de matériaux, freinant l’activité du secteur de la construction en 2022, notamment résidentielle.
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