Page 95 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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 4. LA PÊCHE
UN SECTEUR À POTENTIEL, MAIS SOUFFRANT D’UN MANQUE D’ATTRACTIVITÉ
En 2019, les activités de la pêche et de l’aquaculture contribuent pour 17,2 % de la valeur ajoutée du secteur primaire. En dépit de ressources halieutiques significatives et d’un fort ancrage culturel, la pêche professionnelle peine toutefois à se développer en Guadeloupe. La flotte est vieillissante et le secteur manque d’attractivité. Par ailleurs, les zones de pêches sont altérées par des facteurs environnementaux, tandis que la filière peine à valoriser sa production alors qu’elle subit les aléas des prix des carburants.
   Un niveau d’activité en baisse
La production des métiers de la pêche est estimée en 2020 à 22,1 millions d’euros, soit un quart de moins qu’en 2008. Les effectifs embarqués suivent également une tendance à la baisse (817 marins en 2021 contre 1 670 marins en 2008) liée à la réduction de la flotte (483 navires actifs1 enregistrés en 2021, soit -38 % par rapport à 2008), mais aussi à la réduction des effectifs à bord (-20 % par navire en moyenne sur la période). Cette tendance est accentuée par le vieillissement et les difficultés de renouvellement de la population du secteur.
Une production locale insuffisante
Marché des produits issues de la pêche et de l'aquaculture en Guadeloupe
14000 12000 10000
Tonnes 8000 6000 4000
2000 0
Source : Ifremer
Aquaculture 20
Exportations 20
     Importations 7 500
  Consommation apparente
11 000
 Pêche locale 3 250
    En 20162, la consommation apparente3 des produits issus de la pêche et de l’aquaculture représente environ 11 000 tonnes en Guadeloupe. La production locale (3 250 tonnes) en couvre à peine un tiers. Le reste est satisfait principalement par les importations (7 500 tonnes).
Des difficultés environnementales et économiques
Sur les deux dernières décennies, les zones de pêches de la Guadeloupe sont affectées par plusieurs facteurs. Certaines espèces sont moins présentes en raison de la dégradation des coraux4 et de la prolifération du poisson-lion5. En outre, les épisodes d’échouages massifs de sargasses6 peuvent rendre délicats l’accès aux ports et les sorties en mer. La contamination des sols par le chlordécone restreint par ailleurs la pêche de certains poissons et dans certaines zones. Sur le plan économique, les pêcheurs sont fortement tributaires de l’évolution des prix du carburant. Pour autant, ils éprouvent des difficultés à valoriser leur production. En tenant compte de l’inflation, les prix des espèces débarquées diminuent en moyenne de 10 % en euros constants sur la période 2008-2020.
1 Un navire est actif s’il a eu au moins un jour d’activité de pêche avérée sur une période considérée. 2 Source : Ifremer, dernières données disponibles.
3 Somme des productions locales et des importations diminuée des exportations.
4 Les coraux constituent des zones de reproduction et de refuges pour différentes espèces.
5 Le poisson-lion est une espèce invasive qui se nourrit de divers poissons. Sa prolifération dans la Caraïbe entraine la raréfaction de nombreuses espèces.
6 En 2023, un afflux important est d’ailleurs attendu : de janvier à mars 2023, 200 000 tonnes de sargasses ont été ramassées soit quatre fois plus qu’en 2022.
Offre (Approvisionnement)
Demande (Consommation)
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