Page 42 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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 En 2021, le PIB de la Guadeloupe enregistre un rebond léger, après une diminution marquée en 2020 dans un contexte de crise sanitaire. À 8,9 milliards d’euros, il progresse en volume de 1,9 % (-5,1 % en 2020). La hausse des importations marque la reprise de l’activité. Mais celle-ci est ralentie par les manifestations sociales de fin d’année : la consommation des ménages et les dépenses publiques restent contenues.
À titre de comparaison, le rebond est plus soutenu dans les autres DROM :+3,5 % en Guyane, +2,6 % en Martinique ou encore +6,7 % à La Réunion. À l’échelle nationale, la hausse du PIB atteint 6,8 %. Par ailleurs, le PIB de la Guadeloupe ressort inférieur en volume de 3,3 % à celui de 2019. En Guyane, il l’est de 3 %, en Martinique de 1,2 %, en France de 1,5 %. En revanche, à La Réunion, le PIB de 2021 dépasse celui de 2019 de 2,3 %.
Rattrapage du PIB par habitant
Ces dernières décennies, la Guadeloupe a connu une croissance notable (plus de 3 % en moyenne par an), plus soutenue qu’en France hexagonale. En l’espace d’une cinquantaine d’années, le PIB par habitant a été multiplié par cinq et n’a cessé de progresser, sauf entre 1979 et 1985, période du choc pétrolier.
Depuis 2011, la population guadeloupéenne décroît. Au 1er janvier 2021, elle est estimée à 381 606 habitants (-0,6 % en moyenne sur 10 ans). Sur un an, la population diminue de 0,5 %. Ainsi, la hausse du PIB associée à la baisse démographique entraine une progression du PIB par habitant à 23 739 € (+3,0 % sur un an). Cependant, par rapport à 2019, il reste moins élevé de 3,0 %. En France hexagonale, il s’élève à 36 930 € et, dans les DOM voisins, il atteint 25 713 € en Martinique et 15 659 € en Guyane. L’écart avec le niveau national continue donc de diminuer, mais il demeure significatif (-35,2 %).
1.2 L’ÉQUILIBRE EMPLOIS-RESSOURCES
Une économie tournée vers la demande intérieure
La consommation finale représente 105 % du PIB en 20211 (78 % en France), une part quasi constante depuis les années 90 qui témoigne de la spécificité insulaire de l’économie guadeloupéenne. Cette situation est directement liée au faible poids des exportations (moins de 10 % du PIB contre près d’un tiers en France entière). Si le poids de la consommation finale reste stable, la répartition entre ménages et administrations publiques évolue : la part imputable aux ménages est en recul (-6,8 points depuis 1999), compensée par la hausse de celle des administrations (+10,5 points depuis 1999).
La part de l’investissement dans le PIB est en baisse progressive et passe de près d’un quart du PIB en 2000 à 17,9 % en 2021 (24,4 % en France), du fait d’une forte chute de l’investissement des sociétés non financières après la crise de 2009.
Les importations viennent répondre à la demande intérieure et représentent un tiers du PIB, comme en France. Cette part est en baisse (-6,3 points depuis 1999), en raison d’une consommation des ménages et d’investissements relativement moins élevés.
1 Les importations sont comptabilisées en négatif dans le calcul du PIB, d’où des parts parfois supérieures à 100% pour les autres grands agrégats économiques.
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