Page 24 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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 Section 2
Repères historiques
1. LES ORIGINES ET LE DÉBARQUEMENT
Les traces des premiers habitants présents en Guadeloupe, originaires d’Amérique du Sud, remontent à 3 500 av. J.-C. Après une vague de migration du peuple Huécoïde, en provenance des Andes précolombiennes autour de 700 av. J.-C., les Indiens Arawaks, peuple pacifique vivant de l’agriculture, de la chasse et de la pêche, arrivent à leur tour sur l’île. Autour du IXe siècle, les Indiens Caraïbes ou « Kalinas » prennent possession de l’île. Ce peuple, originaire de la région amazonienne, la baptise du nom de Karukera, qui signifie « l’île aux belles eaux ».
Après s’être rendus à Marie-Galante, l’amiral Christophe Colomb et sa flotte débarquent le 4 novembre 1493 à Sainte-Marie sur la Basse-Terre. Il nomme l’île « Guadeloupe », en hommage au monastère de Santa María de Guadalupe au sud de l’Espagne. Au XVIe siècle, les Espagnols firent quelques tentatives pour conquérir la Guadeloupe et furent repoussés par les Indiens Caraïbes.
2. LA PÉRIODE COLONIALE
Au XVIIe siècle, sous le patronage du cardinal de Richelieu, des marchands français fondent la Compagnie des Îles d’Amérique afin de coloniser les Petites Antilles et d’organiser le commerce transatlantique. Mandatés par la compagnie, Charles Liénard de l’Olive et Jean Duplessis d’Ossonville sont les premiers Français à entreprendre l’occupation de l’île. En juin 1635, ils en prennent possession et la plupart des Indiens Caraïbes sont décimés, les survivants émigrent à la Dominique. Charles Houël, gouverneur de la Guadeloupe de 1643 à 1664, fonde la ville de Basse-Terre, devient propriétaire de l’île qu’il rachète à la compagnie et reçoit de Louis XIV le titre de marquis de Guadeloupe.
Vers 1644, se dessine la vocation économique de la Guadeloupe avec la culture de la canne à sucre qui exige une main-d’œuvre importante. Cette dernière sera issue du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et le continent américain, fournissant aux planteurs des esclaves originaires d’Afrique. En 1656, on estime à 3 000 le nombre d’esclaves travaillant dans les champs de canne à sucre en Guadeloupe. En 1664, l’archipel passe sous la tutelle de la Compagnie des Indes occidentales, puis est rattaché au domaine royal en 1674 en tant que colonie du Royaume.
Le XVIIIe siècle est marqué par les rivalités franco-britanniques pour la conquête des îles caribéennes. De 1693 à 1703, les Anglais occupent la Basse-Terre et Marie-Galante. Ils amènent en Guadeloupe plus de 18 000 esclaves supplémentaires. L’île est reprise par les Français en 1703 puis est à nouveau anglaise entre 1759 et 1763, date de la signature du traité de Paris qui met fin à la guerre. La Guadeloupe redevient administrativement française de 1763 à 1794. Elle est dotée d’une assemblée coloniale acquise aux intérêts des planteurs en 1787, provoquant ainsi une forte croissance du nombre d’esclaves (près de 90 000) dans les années qui suivent.
Le 4 février 1794, en France, la Convention nationale vote l’abolition de l’esclavage. En avril, profitant des troubles provoqués par la Révolution française, les Britanniques reprennent possession de l’île pour une courte durée. Ceux-ci sont rapidement vaincus par Victor Hugues,
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