Page 198 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe

L’évolution des indicateurs de vulnérabilité doit être surveillée
Dans un contexte marqué par une inflation soutenue et un renchérissement des conditions de financement, les indicateurs de vulnérabilité des entreprises et des ménages sont mitigés. Selon la Banque de France, le nombre de personnes morales en interdiction bancaire (2 144) baisse de 5,3 % en 2022. Toutefois, le nombre d’incidents de paiement sur effets de commerce, cumulés sur un an, progresse tant en volume (+41,0 %) qu’en valeur (+89,1 %). Il témoigne d’une dégradation de la situation financière des entreprises (accroissement des charges d’exploitation), notamment au deuxième semestre de l’année 2022.
Par ailleurs, les indicateurs de vulnérabilité économique des ménages sont contrastés : si le nombre de personnes physiques en interdiction bancaire recule (-10,3 %, à 10 095 personnes) et le nombre de retraits de cartes bancaires diminue également (-9,2 %), l’année 2022 enregistre un nombre record de dossiers déposés (492) auprès de la Commission de surendettement : les dépôts progressent de 29,8 % par rapport à 2021 (379) et de 16,6 % par rapport à 2019 (422). L’effet de « rattrapage » post-COVID n’explique sans doute qu’une partie de cette évolution.
3. LA CIRCULATION FIDUCIAIRE
POURSUITE DU RALENTISSEMENT DE L’ÉMISSION NETTE DE BILLETS EN 2022
La population guadeloupéenne demeure très attachée au « cash » : en 2022, l’émission nette de billets en euros par habitant atteint 4 672 €. Cette préférence relative pour les espèces pourrait s’expliquer en partie par les caractéristiques sociodémographiques des consommateurs de l’île : la population y est vieillissante et le revenu moyen plus faible. Les espèces s’apparenteraient dès lors à « une habitude à moindre coût ».
Toutefois, depuis 2020, la crise sanitaire a accéléré la mutation en faveur de la carte bancaire, et les niveaux d’émission nette1 se sont réduits sur les trois dernières années, pour s’établir à fin 2022 à -4,2 % en volume et -13,5 % en valeur. L’émission nette reste tout de même positive et son recul est moins significatif qu’en 2021.
L’IEDOM assure dans les départements, régions et collectivités d’outre-mer, la mise en circulation et l’entretien des billets en euros pour le compte de la Banque de France, et des pièces métalliques en euros pour le compte du Trésor. L’approvisionnement du public est ensuite effectué par le canal des banques commerciales.
Le recyclage et la remise en circulation des coupures sont réalisés en grande partie à l’IEDOM. Certains opérateurs privés, sous le contrôle de l’IEDOM, effectuent cependant ces opérations de reconditionnement pour une remise en circulation des billets et des pièces répondant aux normes de qualité.
1 L’émission nette correspond à la différence entre la monnaie émise (sorties) et la monnaie retirée (entrées). Les sorties font référence à la monnaie mise en circulation par l’IEDOM et les entrées à la monnaie retournée à ses guichets, il s’agit des versements remontant du public.
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