Page 102 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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 3.2 L’INDUSTRIE RHUMIÈRE
Le rhum de Guadeloupe se décline en un rhum agricole (rhum « blanc » ou « vieux »), eau-de-vie issue de la distillation du jus de canne fermenté, et en un rhum industriel (ou de sucrerie), boisson spiritueuse obtenue par fermentation de mélasse ou de sirops issus de la fabrication du sucre de canne. Globalement, l’activité de l’industrie est bien orientée sur les années récentes : entre 2012 et 2018, la valeur ajoutée des distilleries enregistre un taux de croissance de 4,4 % en moyenne chaque année1.
En 2021, la production de rhum, (composée à hauteur de 50 % de rhum industriel), s’établit à 86 846 hectolitres d’alcool pur (HAP) (50 % de rhum industriel), soit en hausse de 45 % sur un an. Cette évolution tient pour l’essentiel au redressement de la production de rhum industriel (43 536 HAP) qui avait été marquée, en 2020, par une baisse de plus de moitié (-54,4 %). La production de rhum agricole, traditionnellement plus utilisé dans les préparations alcoolisées à domicile, atteint pour sa part 43 310 HAP, soit, +6,8 % sur un an. A l’export, le rhum agricole est plus résilient : après -0,7 % en 2020, il affiche +6,9 % un an plus tard tandis que le rhum industriel stagne à +0,2 %.
En parallèle, les distilleries de Guadeloupe contribuent à la lutte contre la COVID-19 par l’intermédiaire d’un partenariat public-privé destiné à produire un gel hydro-alcoolique « péyi ». Ce partenariat implique le syndicat des rhumiers de Guadeloupe, le Groupe Bernard Hayot spécialisé dans la grande distribution, le laboratoire de cosmétique Alizée Nature Caraïbes et la société de détergents et produits d’entretien Chlorex. Il fait suite à plusieurs initiatives, dont des dons d’alcool par les distilleries pour la fabrication de solutions hydro-alcooliques.
Par ailleurs, les rhums des DOM commercialisés en métropole bénéficient d’un régime fiscal dérogatoire destiné à compenser les surcoûts liés à leur production et permettre aux productions des DOM d’accéder au marché national. Le contingent de 144 000 HAP fixé en 2017 par ce dispositif, a été porté à 153 000 HAP (+6,3 %) à compter du 1er janvier 2022 (arrété du 17 décembre 2021 du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance). Désormais, celui- ci se répartit comme suit : 67 723 HAP pour la Martinique (+3 607 HAP), 54 887 HAP pour la Guadeloupe (+3 358 HAP), 29 876 HAP pour la Réunion (+2 523 HAP) et 511 HAP pour la Guyane (-489 HAP).
3.3 PERSPECTIVES
Outre ses limites structurelles (aléas climatiques, taille des exploitations et du marché,
concurrences des autres alcools, etc.), l’industrie sucrière de la Guadeloupe est confrontée à de nouveaux défis. Depuis la mi-2018, l’herbicide « Asulox » est interdit du fait de sa toxicité. Sans réelle alternative, la pousse de l’herbe dans les champs demeure un frein lors des campagnes.
Dans ce contexte et face à une pression concurrentielle croissante, l’industrie sucrière améliore la valorisation de sa production. Pour cela, les sucreries de Guadeloupe privilégient progressivement la vente de sucre « de bouche »,
Evolution de la valeur ajoutée des distilleries en Guadeloupe
(glissement annuel)
16,0% 12,0% 8,0% 4,0% 0,0% -4,0% -8,0%
 2012
Sources : Banque de France, IEDOM - échantillon FIBEN.
2013 2014
2015 2016
2017 2018
Valeur ajoutée
Moyenne 2012 - 2018
  1 L’évolution de la valeur ajoutée est calculée sur la base d’un échantillon de sept distilleries de Guadeloupe de la base de données FIBEN.
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